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Économie

Art Comptemporain : la FIAC aura du mal à cacher le déclin de la France

La 41e Foire internationale d'art contemporain se déroule au Grand Palais à Paris jusqu'au 26 octobre. Les artistes français font pâle figure. La France est en train de se laisser distancer. 
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A l’entrée de la 41e Foire internationale d’art contemporain, qui se tient jusqu’au 26 octobre au Grand Palais, à Paris, une sculpture géante accueille les visiteurs: c’est celle de l’islandais Olafur Eliasson, un protégé de Bernard Arnault, exposé aussi à la toute nouvelle fondation Vuitton. A deux pas, plusieurs Jeff Koons, incontestablement l’une des vedettes de cette édition, attirent leur lot de curieux. "C’est un artiste qui est devenu son propre marché : il est le premier à avoir compris que pour décoller, il faut savoir attirer les dix plus grands collectionneurs", explique la galeriste Nathalie Obadia.

Mais ce matin, le principal sujet de conversation était le bon coup médiatique réalisé par leur collègue Daniel Templon. Mercredi, lors de l’inauguration, il a réussi à mettre sur le chemin de Manuel Valls l’ancienne escort-girl Zahia, devenue égérie de Pierre & Gilles. Voilà qui donne la température de cette Fiac, où, comme à Frieze, à Londres, Art Basel, en Suisse, et l’Armoury Show, à New York, la communication et le marketing s’imposent.

Frilosité des acheteurs

A ce jeu, la France s’en tire très mal. Sur les 1.450 artistes exposés à la Fiac, les Français n’arrivent qu’en troisième position, avec 11% des œuvres, derrière l’Allemagne (11,7%), mais surtout très loin derrière les Etats-Unis (25%). Pire, explique Thierry Ehrmann, président d’Artprice, première base de données mondiale sur l’art: "Parmi les huit artistes français contemporains figurant dans le classement des 500 artistes les plus vendus dans le monde, pas un seul n’est exposé à la Fiac!"

Une absence que les 48 galeries françaises (sur 190 exposants), justifient par une trop faible visibilité due à la frilosité des acheteurs. "La particularité du marché français, c’est que les clients n’achètent pas d’œuvres directement auprès de l’artiste. Ils préfèrent attendre qu’il soit connu –et alors il est devenu trop cher…– ou qu’il soit mort!" explique Fabien Bouglé, président de Saint-Eloy Art consulting.

Place perdue

En réalité, la Fiac atteste d’un succès en trompe l’œil. La France est peut-être à la 4e place mondiale du marché de l’art. Mais c’est tous segments confondus, car sur le marché de l’art contemporain, elle est en train de perdre sa place. Elle ne pèse plus, avec 26 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, que… 1,75% du marché. Loin des 40% détenus par la Chine (600 millions d’euros), des 38% des USA (552 millions) et des 19% de la Grande-Bretagne (290 millions). Et l’artiste français qui a le plus vendu l’an dernier, Robert Combas, n’est que… 134e sur l’échiquier mondial des artistes contemporains "bankables". Faute d’avoir la moindre de ses toiles exposées à la Fiac, il est à craindre que, cette année encore, son rang ne progresse pas beaucoup…

 

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