Un homme d'une vingtaine d'années a agressé des policiers avec un couteau en criant « Allah Akbar », samedi 20 décembre au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), avant d'être abattu. L'homme, qui était armé d'un couteau « d'une taille importante », s'est présenté vers 14 heures devant le commissariat et s'est « immédiatement jeté sur le policier » de faction qui lui a ouvert la porte, le blessant au visage. Celui-ci a été secouru par un adjoint de sécurité et une autre collègue.
L'agresseur a ensuite été « abattu » par « des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative », a précisé le ministère de l'intérieur dans un communiqué. Les pronostics vitaux des trois policiers blessés, dont deux sérieusement, ne sont plus engagés, selon le procureur, qui a estimé que « tous les éléments de la légitime défense » étaient réunis.
Ce dernier a ajouté que l'individu abattu habitait Joué-lès-Tours et « naviguait » entre les domiciles de différents membres de sa famille. Français né au Burundi en 1994, connu des services de police pour des faits de droit commun, il n'était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure. En revanche, son frère serait connu des services pour ses positions radicales et aurait un temps envisagé de partir en Syrie avant d'y renoncer. Converti à l'Islam il y a quatre ans, il se serait radicalisé récemment, selon ses proches. Jeudi, il avait changé la photo de profil de son compte Facebook pour la remplacer par un drapeau de l'organisation Etat islamique. Des perquisitions ont eu lieu samedi soir au domicile du suspect et à celui de sa soeur, rapporte le Parisien.
RENFORCEMENT DES MESURES DE SÉCURITÉ
Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu sur place, a « condamné [cette] agression brutale » et salué « le sang-froid et le professionnalisme des policiers présents ». Sur Twitter, le premier ministre, Manuel Valls, a également apporté son soutien aux hommes blessés de Joué-lès-Tours, promettant la « sévérité de l'Etat » pour ceux qui « s'en prennent » à des policiers.
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, ouverte pour des chefs de tentative d'assassinat et d'association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste.
Dans un communiqué diffusé samedi soir, quelques heures après sa visite sur les lieux, M. Cazeneuve dit avoir « donné des instructions à tous les préfets (...) pour renforcer les mesures de sécurité des personnels, au sein des services de police et des unités de gendarmerie comme sur la voie publique ».
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