European parliament member for the Left Front (FG) Jean-Luc Melenchon (2nd R) walks through a crowd of demonstrators during a protest against the construction of the dam of Sivens near Lisle-sur-Tarn, southern France, on October 25, 2014. PHOTO / PASCAL PAVANI

Jean-Luc Mélenchon était présent au rassemblement contre le barrage de Sivens ce samedi.

AFP/Pascal Pavani

Des échauffourées entre forces de l'ordre et "anarchistes" ont fait cinq blessés légers en marge d'un rassemblement autrement pacifique de deux milliers d'opposants au barrage contesté de Sivens (Tarn), a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

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>> Lire Sivens: trois questions autour d'un barrage polémique

"100 à 150 anarchistes encagoulés"

Selon le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" aux forces de l'ordre qui encadraient une mobilisation de "2000" opposants qui, eux, sont restés pacifiques, selon lui. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté.

Auparavant, la mobilisation avait réuni "2000" personnes dans une ambiance bon enfant, ce qui fait de ce rassemblement la plus importante des nombreuses manifestations qui ont eu lieu sur le site depuis le 1er septembre et le lancement du déboisement du site.

Jean-Luc Mélenchon: "défaut de dialogue"

La mobilisation de samedi a également réuni plusieurs hommes politiques, comme le candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé un "défaut de dialogue" dans l'élaboration du projet. "Il faut arrêter la mise en oeuvre de ce projet et que le débat puisse avoir lieu. Et pourquoi pas en faire une sorte de référendum local lors des prochaines élections" départementales et régionales de 2015, a déclaré à l'AFP Jean-Luc Mélenchon.

Le dirigeant du Front de gauche a estimé que le rapport d'experts, commandité par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal et qui doit être rendu public la semaine prochaine, "peut faciliter la reprise des discussions".

La zone humide riche en biodiversité que défendent les opposants est déjà presque entièrement détruite mais ce n'est pas une raison pour abandonner la lutte, a-t-il dit. "C'est vrai que nous sommes impressionnés par tous les travaux qui ont déjà été engagés", a reconnu Jean-Luc Mélenchon. "Mais il n'est jamais trop tard", a-t-il dit, appelant à un gel du chantier.

Le dirigeant du Front de gauche, ainsi que le député écologiste José Bové, ont été chahutés à leur arrivée par un petit groupe de jeunes gens, qui leur ont jeté des oeufs et des yaourts tout en scandant des slogans hostiles.

Grève de la faim

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée.

Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive.

Deux opposants suivent une grève de la faim depuis une cinquantaine de jours, en signe de protestation.

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