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Crash de l'A320 : « Ouvre cette foutue porte ! », a hurlé le commandant à son copilote

Les extraits des enregistrements de vol, publiés dans l'édition dominicale du  « Bild », confirment les données déjà évoquées par les enquêteurs.

Le Monde.fr avec AFP

Publié le 29 mars 2015 à 05h29, modifié le 29 mars 2015 à 15h50

Temps de Lecture 3 min.

Le commandant de l'Airbus A320 de Germanwings a hurlé à son copilote, soupçonné d'avoir délibérément précipité l'appareil avec 150 personnes à bord contre le massif de l'Estrop, d'ouvrir la « foutue porte » du cockpit, alors que les passagers hurlaient quelques minutes avant la catastrophe, selon les enregistrements du vol écoutés et publiés par Bild am Sonntag.

Les données de la boîte noire récupérée sur les lieux du crash, dans le sud-est de la France, déjà évoquées jeudi par le procureur de la République de Marseille, avaient montré que le copilote avait verrouillé la porte du cockpit après la sortie momentanée du commandant de bord, avant de précipiter l'avion vers le sol. Mais il n'avait pas détaillé la teneur des échanges entre les deux hommes.

Echanges banals au début du vol

Selon l'édition dominicale du quotidien allemand Bild, qui a écouté ces enregistrements, les vingt premières minutes du vol sont l'occasion d'échanges banals entre le pilote, Patrick S., et son copilote, Andreas Lubitz. Il explique notamment à ce dernier qu'il n'a pas eu le temps d'aller aux toilettes au départ, à Barcelone.

A 10 h 27, l'appareil atteint son altitude de croisière (environ 11 600 mètres), le pilote demande à Lubitz de préparer l'atterrissage à Düsseldorf. Ce dernier prononce quelques mots : « J'espère », « On verra ». Ensuite, le copilote dit au commandant qu'il peut « maintenant » aller aux toilettes. Deux minutes s'écoulent, le pilote confirme à son copilote qu'il peut « prendre les commandes ».

On entend un siège qui recule, une porte qui se referme : le commandant est sorti du cockpit pour aller aux toilettes. Andreas Lubitz est seul aux commandes. A 10 h 29 : « L'appareil commence à descendre », note Bild.

« Pour l'amour de Dieu, ouvre la porte ! »

A 10 h 32, les contrôleurs aériens français tentent de contacter l'appareil, en vain. Dans l'avion, presque au même moment, une alarme retentit. Peu après, on entend un « claquement fort », comme si quelqu'un essayait de rentrer dans le cockpit, écrit Bild. Puis la voix du pilote : « Pour l'amour de Dieu, ouvre la porte ». Lubitz s'est enfermé, seul aux commandes. En arrière-fond, les passagers commencent à crier, note le journal.

A 10 h 35, il y a de nouveaux coups « métalliques contre la porte du cockpit », que le pilote essaie manifestement d'ouvrir à la hache. Puis, quatre-vingt-dix secondes plus tard, nouvelle alarme, alors que l'appareil est à 5 000 mètres d'altitude. Le commandant crie : « Ouvre cette foutue porte ! » A 10 h 38, on entend la respiration du copilote, silencieux, dans le cockpit.

Vers 10 h 40, l'Airbus touche une montagne, on entend les cris des passagers. Ce sont les derniers bruits sur l'enregistrement, écrit Bild. Andreas Lubitz est soupçonné d'avoir volontairement fait chuter mardi l'Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, alors qu'il était aux commandes, entraînant la mort de 149 personnes en plus de la sienne.

Samedi, le journal allemand avait publié une interview d'une hôtesse de l'air présentée comme une ancienne petite amie de Lubitz, qui renforçait la piste selon laquelle le jeune copilote souffrait de troubles psychiatriques. Un autre journal allemand, Welt am Sonntag, a affirmé que les enquêteurs ont découvert au domicile de Lubitz « de très nombreux médicaments » destinés à soigner des « maladies psychiques ».

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Vendredi, le parquet de Düsseldorf avait expliqué que des attestations d'arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées chez Andreas Lubitz. Aucune lettre d'adieu dévoilant un acte prémédité à l'origine de la catastrophe n'a été retrouvée. Selon Bild et le New York Times, le jeune homme souffrait en outre de gros problèmes de vue susceptibles de remettre en cause son aptitude à piloter.

Sur les lieux du crash, les enquêteurs ont pour l'instant « isolé 78 ADN disctincts », ceux-ci devront être comparés à ceux des familles des victimes pour identification, a indiqué dimanche le procureur de Marseille Brice Robin. L'aménagement d'un chemin d'accès, accessible pour des véhicules tout terrain, est en cours de réalisation et pourrait être terminé d'ici à lundi soir, a-t-il également expliqué. Cet accès permettra notamment l'évacuation de grosses pièces de carlingue, difficiles à hélitreuiller.

Le Monde.fr avec AFP

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