La mortalité routière a augmenté de 3,5 % en 2014 par rapport à 2013, première hausse depuis douze ans, selon les chiffres définitifs publiés jeudi 28 mai. Il y a eu 3 384 morts sur les routes en 2014, soit 116 de plus que l'année précédente. Le nombre de blessés augmente dans les mêmes proportions, avec 73 048 personnes (+ 3,5 %), dont 35 000 sont blessées grièvement. Les accidents corporels ont aussi augmenté de 2,4 %.
« Les usagers les plus vulnérables, piétons (+ 7 %, 34 tués en plus) et cyclistes (+ 8 %, 12 tués en plus), ainsi que les automobilistes (+ 3 %, 51 tués en plus) sont les plus touchés par cette hausse », précise Manuelle Salathé, secrétaire générale de l’Observatoire interministériel à la Sécurité routière (ONISR). Celle-ci dénonce « une attitude générale de relâchement vis-à-vis des règles sur les routes, qu’il s'agisse de la vitesse, de la consommation d’alcool et de stupéfiants, du port de la ceinture ou encore des règles de priorité ».
L’observatoire relève ainsi que les délits routiers ont augmenté de 17,6 % en 2014, avec une hausse très forte des délits de fuite (+ 23 %), des délits relatifs à l’alcool (+ 13 %) et aux stupéfiants (+ 44 %).
« Changer les comportements »
« Neuf accidents sur dix ont pour cause le comportement de l’usager », souligne le délégué interministériel Emmanuel Barbe, pour qui il faut encore « travailler à changer les comportements », notamment au travers des vingt-six mesures annoncées en janvier par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.
Deux entreront d’ailleurs en vigueur au 1er juillet. Le taux d’alcool légal sera abaissé de 0,5 à 0,2 gramme par litre de sang pour les conducteurs novices (trois ans après le permis ou deux s’il y a eu conduite accompagnée), « ce qui signifie ne pas boire, pas même un verre », insiste M. Barbe. Les oreillettes, casques et écouteurs, qu’ils servent à téléphoner ou écouter la radio ou de la musique, seront également interdits au volant.
« Les pouvoirs publics ne sont pas dans l’intention de baisser la garde mais plutôt de la lever encore plus », a poursuivi le délégué interministériel, évoquant d’autres pistes comme un permis rénové ou des rendez-vous post-permis.
A quelques rares exceptions, comme l’année 2001, le nombre de morts sur les routes est en baisse constante depuis 1973. La mortalité a ainsi été divisée par cinq en un peu plus de quarante ans en France, et les autorités maintiennent l’objectif de la faire baisser à 2 000 tués d’ici à 2020.
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