Les États-Unis livrent des armes aux Kurdes de Kobané

La Turquie a, de son côté, surpris en annonçant qu'elle aidait "les forces des peshmergas kurdes" d'Irak "à franchir la frontière pour aller à Kobané".

Source AFP

L'armée américaine a annoncé dimanche soir avoir largué pour la première fois des armes aux combattants kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané, assiégée par le groupe État islamique.
L'armée américaine a annoncé dimanche soir avoir largué pour la première fois des armes aux combattants kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané, assiégée par le groupe État islamique. © MOHAMMED SAWAF / AFP

Temps de lecture : 4 min

Les forces kurdes qui défendent Kobané ont renforcé leurs espoirs de vaincre le groupe État islamique en recevant une première livraison aérienne d'armes et en obtenant l'aide de la Turquie pour le renfort de combattants kurdes irakiens. Ces deux initiatives ont été annoncées alors que les combattants kurdes ont réussi ces derniers jours à freiner l'avancée des djihadistes dans Kobané, grâce notamment à l'augmentation des raids aériens de la coalition internationale. Pour la première fois depuis le début de l'offensive de l'EI, trois avions-cargos C-130 américains ont largué à l'aube des armes, des munitions et du matériel médical, sur les positions des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent encore environ 50 % de Kobané. Ces armes vont être "d'une grande aide" pour ces combattants, s'est félicité le porte-parole des YPG, Redur Xelil. Elles sont "destinées à aider à la poursuite de la résistance", a expliqué l'armée américaine, en précisant que les équipements largués étaient fournis par les autorités kurdes d'Irak.

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Ces dernières semaines, les Kurdes avaient multiplié les appels à renforcer les moyens des combattants des YPG, moins nombreux et moins bien armés que ceux de l'EI qui veulent conquérir la troisième ville kurde de Syrie. À la lumière des derniers développements, "l'équilibre des forces peut basculer à tout moment", a estimé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). D'autant que la Turquie a surpris en annonçant qu'elle aidait "les forces des peshmergas kurdes" d'Irak "à franchir la frontière pour aller à Kobané", selon le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

Jamais voulu que Kobané tombe

Malgré les pressions de ses alliés, États-Unis en tête, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a jusqu'à présent toujours refusé d'intervenir militairement pour venir en aide aux combattants kurdes syriens. Mais, a assuré Mevlüt Cavusoglu, "nous n'avons jamais voulu que Kobané tombe" et "la Turquie a mené différentes initiatives pour l'empêcher". Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan avait rejeté catégoriquement tous les appels lancés à son pays pour qu'il fournisse directement des armes aux YPG, la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), qu'il a accusé d'être une "organisation terroriste". La Turquie considère le PYD comme le pendant syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla qui a fait quelque 40 000 morts. Pour l'expert Sinan Ulgen, patron du Centre d'études politiques et économiques (EDAM) d'Istanbul, "l'initiative des Américains facilite la tâche d'Erdogan" en lui "permettant de conserver la même rhétorique contre les terroristes kurdes, comme il l'a répété hier, et d'éviter les critiques que les nationalistes turcs lui adresseraient s'il devait modifier ce discours".

L'impact des frappes

Les avions de la coalition ont accru ces derniers jours les raids sur Kobané, ayant désormais frappé plus de 135 fois les positions de l'EI dans et autour de la ville depuis fin septembre, précise le Centcom. "Combinées à une résistance continue sur le terrain", ces frappes ont "tué des centaines de combattants [de l'EI] et détruit ou endommagé" de nombreux équipements de l'EI, a souligné le Centcom. Il a toutefois répété que la situation de Kobané restait "fragile". Les djihadistes, qui avaient dépêché samedi de nouveaux renforts dans cette ville, ont tenté la nuit dernière d'avancer vers le centre-ville, mais les combattants kurdes ont repoussé l'assaut, faisant au moins huit morts dans les rangs de l'EI, selon l'OSDH. Regrettant que les frappes aériennes ne ciblent que les djihadistes, la Coalition nationale syrienne, principale force d'opposition en exil, a réitéré ses demandes d'intervention étrangère contre le régime de Bachar el-Assad, qu'elle accuse de "pratiquer le terrorisme d'État contre le peuple syrien".

Abadi en Iran

La coalition lutte également contre l'EI en Irak, où les avions américains ont frappé ce week-end des positions djihadistes près de Baïji (nord), non loin de la principale raffinerie de pétrole du pays, et autour du barrage stratégique de Mossoul (nord). Les forces gouvernementales irakiennes peinent à reprendre le terrain perdu face aux djihadistes dans le nord et l'ouest du pays. Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi doit se rendre lundi à Téhéran pour tenter d'"unir les efforts de la région et du monde pour aider l'Irak dans sa guerre contre le groupe terroriste". L'Iran chiite, très hostile aux extrémistes sunnites de l'EI, ne fait pas partie de la coalition multinationale anti-djihadiste, mais il a admis avoir envoyé des armes et des conseillers militaires en Irak pour aider les forces gouvernementales et les combattants kurdes irakiens dès le début de l'offensive des djihadistes début juin. Un attentat suicide a visé lundi un rassemblement de fidèles chiites dans une mosquée à Bagdad, provoquant la mort de onze d'entre eux, selon un premier bilan de la police.


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Commentaires (43)

  • arakyd

    Juillet 1979, Jimmy Carter (estime que pour le bien de l'humanité, il vaut mieux, un fou de dieu afghan, qu'un communiste), signe l'ordre exécutif, autorisant le soutien officiel des USA, à la guérilla moudjahidine.

    Cela fait 35 ans que les USA (Saoud, Pak, Kow, etc. ), soutiennent systématiquement tout ce qui est religieux contres tout ce qui est "de gauche" et la ils soutiennent le PYD mouvement officiellement séparatiste, et anarchiste, contre l'avis de l'ensemble des états du golfe, et dont son "allié" turc.

    Cela veut il dire que les USA ne savent plus sur qui s'appuyer ?
    On t'il cédé a une pression du Kurdistan Irakien, seul fiable militairement ?

  • Justice & Vérité

    France donneur de leçon qui fait le contraire, France qui aiment les autres et pas les siens.
    Je conseille à la France d'aller elle même sur le terreau a Kobane sauver ces amis kurdes et de les ramener en France pour qu'il puissent y vivre et en cadeau leurs donner un bout de terre indépendant.

  • arakyd

    Juillet 1979, Jimmy Carter (estime que pour le bien de l'humanité, il vaut mieux, un fou de dieu afghan, qu'un communiste), signe l'ordre exécutif, autorisant le soutien officiel des USA, à la guérilla moudjahidine.

    Cela fait 35 ans que les USA (Saoud, Pak, Kow, etc. ), soutiennent systématiquement tout ce qui est religieux contres tout ce qui est "de gauche" et la ils soutiennent le PYD mouvement officiellement séparatiste, et anarchiste, contre l'avis de l'ensemble des états du golfe, et dont son "allié" turc.

    Cela veut il dire que les USA ne savent plus sur qui s'appuyer ?
    On t'il cédé a une pression du Kurdistan Irakien, seul fiable militairement ?