Barrage de Sivens : des incidents en marge d'un rassemblement de 2 000 opposants

Quelque 2 000 opposants étaient rassemblés samedi à Lisle-sur-Tarn (Tarn), là où doit être construit le barrage hydraulique de Sivens. C'est la plus importante mobilisation sur le site depuis le 1er septembre et le lancement du déboisement. Présents parmi les manifestants, le député européen écologiste José Bové pour qui le barrage porterait «gravement atteinte à la biodiversité» et Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche. Il a dénoncé un «défaut de dialogue» dans l'élaboration du projet. Des échauffourées entre forces de l'ordre et «anarchistes», selon la gendarmerie, ont fait cinq blessés légers.

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive. Une mobilisation qui rappelle celle de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Mélenchon : «Il n'est jamais trop tard»

«Il faut arrêter la mise en Å?uvre de ce projet et que le débat puisse avoir lieu. Et pourquoi pas en faire une sorte de référendum local lors des prochaines élections» départementales et régionales de 2015, a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Il estime que le rapport d'experts, commandité par la ministre de l'Ã?cologie Ségolène Royal et qui doit être rendu public la semaine prochaine, «peut faciliter la reprise des discussions». «C'est vrai que nous sommes impressionnés par tous les travaux qui ont déjà été engagés (...). Mais il n'est jamais trop tard», a-t-il dit, appelant à un gel du chantier.