Zones 30 : la grogne monte

Lorsque les populations sont consultées, elles votent contre le 30 en ville. À Paris, on s'en garde bien, pour décider en petit comité ce que sera la circulation demain dans la capitale.

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La vitesse limitée à 30 km/h en zones résidentielles s'impose d'elle-même, mais l'étendre à des avenues et des boulevards relève de l'inconscience.
La vitesse limitée à 30 km/h en zones résidentielles s'impose d'elle-même, mais l'étendre à des avenues et des boulevards relève de l'inconscience. © Maxppp

Temps de lecture : 3 min

Ils représentent 770 000 membres et réagissent volontiers aux décisions prises par les pouvoirs publics. Avec une vraie pertinence sur les sujets de sécurité routière même s'il s'agit du point de vue des usagers, l'Automobile Club Association (ACA) monte en ligne cette fois contre l'initiative parisienne consistant à instaurer des zones 30 au centre et à l'est de la capitale (lire notre article).

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Cette fois, Anne Hidalgo, instrumentalisée par les Verts du Conseil de Paris, présente un projet visant à ralentir encore l'allure des véhicules dans plusieurs quartiers de la capitale. "Un projet qui sonne comme un préambule à une généralisation du 30 km/h", indique l'ACA, qui le rejette avec la plus grande détermination en lançant même une vaste consultation nationale sur la pertinence des limitations de vitesse (www.moiJV.com). L'association déplore d'abord que cette question ne soit pas soumise à l'avis des électeurs, dans la cadre d'une consultation générale prévue par le Code général des collectivités territoriales

L'ACA rappelle que le concept des zones 30 a pour vocation d'améliorer la sécurité routière à des endroits bien précis et très limités, et non de devenir une nouvelle norme urbaine généralisée. En l'espèce, il s'agit donc d'un détournement de la disposition, tordue pour servir les visées autophobes des élus verts du Conseil de Paris.

La population contre

À titre d'exemples, souligne l'ACA : en Suisse, pays précurseur en la matière, une votation fédérale a rejeté à 79,7 % une initiative de 2001 d'étendre en zones 30 toutes les rues de Suisse ; à Strasbourg, la population a clairement rejeté, par 55 % des voix lors d'une consultation en mai 2011, la proposition de la municipalité de généraliser le 30 à tout le centre-ville.

"L'enjeu consiste à trouver un équilibre permettant de répondre à l'ensemble des besoins urbains, tout en préservant la fluidité de la mobilité nécessaire pour répondre à ces besoins. Oui à des zones 30, là où cela se justifie socialement, où cela est techniquement faisable et cohérent, économiquement acceptable. Non à une généralisation notamment sur les grandes artères de la capitale", note Didier Bollecker, président de l'ACA. Plutôt qu'une extension des zones à 30 km/h, dont le bénéfice environnemental n'est pas avéré, l'ACA souhaite une vraie réflexion de fond dans le cadre d'un plan global de mobilité urbaine auquel les représentants des usagers doivent être associés.

Ville ouverte ou retranchée

Avant d'en arriver à des mesures extrêmes qui ressemblent à de la rétorsion, l'ACA préconise d'explorer les solutions bien connues ailleurs qui permettraient d'améliorer sensiblement la gestion du trafic et de faire cesser la stagnation de la circulation sous les fenêtres des Parisiens. Ainsi la signalisation routière variable sur les grandes artères en fonction de l'affluence, la distinction d'un 50 km/h maintenu sans obstacle artificiel ni réduction de voie sur les avenues et boulevards et, en effet, un abaissement à 30 km/h dans les zones résidentielles. À cela on pourra ajouter le développement concerté de la logistique urbaine (itinéraires pour poids lourds, zones de livraison), une meilleure gestion de la mobilité locale et régionale et de ne pas négliger l'attrait d'une ville ouverte et non pas retranchée comme semble l'organiser Anne Hidalgo.

"Paris doit vivre et s'adapter sans arbitrairement décider en lieu et place des Franciliens et des touristes, qui sont une des grandes ressources économiques françaises. Paris doit rester attrayante et non contraignante", conclut Didier Bollecker.


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Commentaires (2)

  • GNEDEL

    Les électeurs parisiens sont en majorité des ecolos bobos donc Hidalgo ne prendrait pas grand risque en cas de consultation encore faudrait-il un peu de courage.

  • Nawak

    On apprend en ce moment que Hidalgo rêve de faire de la démocratie participative sur Paris en se proposant de consulter les citoyens sur l'ensemble des décisions qui les concernent... Chiche ! Qu'elle commence donc, si elle en a le courage, par interroger les Parisiens sur les zones 30 !