Publicité
Interview

Stéphane Israël : « La valeur totale du marché des satellites pourrait diminuer à l’avenir »

0204030155310_web.jpg
Stéphane Israël, PDG d’Arianespace

Par Emmanuel Grasland

Publié le 21 déc. 2014 à 19:17

Comment a évolué le marché des satellites cette année ?

En 2014, 13 contrats de lancement commerciaux ont concerné des petits satellites sur un total de 17. Parmi eux, il y a eu un satellite tout électrique et quelques hybrides. On a donc assisté à un rattrapage des petits satellites et à la confirmation de l’intérêt pour la propulsion électrique. A terme, nous pensons que le marché intégrera beaucoup de propulsion électrique. La masse totale en orbite devrait donc baisser, alors que le nombre de satellites de télécoms devrait rester stable. Ce qui implique que, sauf demande massive de nouvelles solutions satellitaires, la valeur totale du marché pourrait diminuer.

Après le lancement de Soyouz, quel bilan faites-vous sur le plan opérationnel ?

Arianespace a réalisé onze lancements cette année. Ce qui est un record pour la gamme. L’anomalie d’injection en orbite des satellites Galileo est une ombre au tableau mais la mise en place d’une commission d’enquête associant tous les acteurs nous a permis de comprendre très vite ce qui s’est passé et d’assurer un retour en vol réussi de Soyouz jeudi. Ariane 5 a mis en orbite 10 satellites de télécoms. En comparaison, SpaceX n’a envoyé que trois satellites de télécoms en orbite pour six lancements au total, contre quinze annoncés.

Publicité

SpaceX veut développer une fusée réutilisable. Est-ce une voie à suivre ?

Ce n’est pas une voie à suivre les yeux fermés mais à regarder sérieusement parce qu’il faut être attentif à ce que fait la concurrence. L’ESA a d’ailleurs le mandat de se pencher sur la question. Si séduisant qu’il soit, le réutilisable ne comporte pas que des avantages. Cette option tend à rendre moins fiable le lanceur de notre concurrent, car elle nécessite de tester de nouvelles solutions techniques sur chaque tir. Le risque est double : des retards massifs et des clients inquiets, se demandant quelle fusée on leur a vendu. Ensuite, toute la performance que vous utilisez pour organiser le retour sur Terre, vous la perdez pour vous libérer de l’attraction terrestre, ce qui réduit la masse disponible pour les satellites. Enfin, réutiliser un lanceur implique des travaux de remise à niveau du moteur. Et il n’est pas certain qu’une « fusée d’occasion » séduise les clients.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité