Patrick Balkany rattrapé par l'affaire Bygmalion

EXCLUSIF. Une nouvelle plainte vient d'être déposée contre le maire de Levallois, soupçonné de "détournement de fonds publics" en marge de l'affaire Bygmalion.

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Le maire de Levallois, Patric Balkany, est soupçonné de
Le maire de Levallois, Patric Balkany, est soupçonné de "détournement de fonds publics" en marge de l'affaire Bygmalion. © CITIZENSIDE/PATRICE PIERROT / citizenside.com

Temps de lecture : 3 min

À quoi ont réellement servi les 192 000 euros versés à Bygmalion par la ville de Levallois dans le cadre de la refonte de son site internet et de sa promotion sur les réseaux sociaux ? Deux ans après la signature du contrat, l'Association des contribuables de Levallois-Perret émet des doutes sur la réalité de la prestation et porte plainte pour "détournement de fonds publics". Ce qui a mis la puce à l'oreille des plaignants, c'est le déclenchement de l'affaire Bygmalion en février dernier. En découvrant le fonctionnement de la PME, les élus d'opposition ont commencé à poser des questions sur les contrats de com passés par la ville avec l'agence préférée de l'UMP. Lorsque la municipalité a finalement consenti à révéler le contenu des prestations, plusieurs bizarreries ont sauté aux yeux de l'Association des contribuables de Levallois-Perret.

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Relooking à grands frais

À en croire les auteurs de la plainte, le relooking à grands frais du site internet a été tellement "subtil" que personne à Levallois n'a pu détecter le changement... Quant au compte Twitter soi-disant mis en place par les équipes de Bygmalion, il a été créé, d'après l'historique consulté par Le Point.fr, en septembre 2011. Étonnant quand on sait que le marché avec Bymalion a été conclu... en février 2012. Et le compte a été utilisé pour la première fois le 13 janvier 2013, comme pour copier la ville voisine de Neuilly - grande rivale de Levallois - qui, la veille, avait utilisé Twitter pour informer sa population après une panne d'électricité dans le secteur.

Jointe par téléphone, Isabelle Balkany balaye ces accusations d'un revers de main : "Nous étions largués sur les réseaux sociaux, Bygmalion nous a aidés à rattraper notre retard." Et de préciser : "Nous nous sommes déjà expliqués sur ce point lors d'un conseil municipal avant l'été."

Soupçons de "petits arrangements" entre amis

Certains à Levallois-Perret s'interrogent pourtant. Pourquoi la ville, qui dispose d'un pléthorique service de communication de 35 personnes, a-t-elle eu besoin de recourir à l'expertise de Bygmalion ? Les soupçons de "petits arrangements" entre amis sont renforcés par la présence au conseil municipal de Pierre Chassat. L'adjoint en charge de la communication à Levallois Perret était aussi le directeur adjoint de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP lorsque ce dernier présidait le parti. Mis en examen pour "faux et usage de faux" dans le cadre de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 2012, Chassat fait l'objet d'une procédure de licenciement pour faute grave entamée par la direction de l'UMP après le départ de Jean-François Copé.

"Aujourd'hui, le nom de Bygmalion est connoté négativement, mais à l'époque, la société avait de très bonnes références. Ils sont arrivés en tête de l'appel d'offres, qui comptait cinq concurrents", rétorque le directeur de communication de la Ville, Henry de Grissac. Le changement concernant le site n'est pas franchement visible ? "C'est l'avis de non-initiés. Et de toute façon, Bygmalion n'était là qu'en tant que conseil. Le site a été réalisé par une petite agence parisienne qu'ils nous ont recommandée, Pschhh, bien plus créative dans ses propositions que Publicis, l'ancien prestataire", se défend-il. Et le dircom d'expliquer qu'avec un site entièrement refondé, un journal papier repensé et 3 000 fans Facebook pour la ville, les Levalloisiens en ont pour leur argent. La justice, qui dispose des différents rapports fournis par l'agence de communication - dont le plus étoffé s'intitule "Comment communiquer quand on est un élu municipal ?", devra dire si elle confirme cette appréciation.




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Commentaires (95)

  • Laurentbkk

    Elle si pressée de commenter lorsque des affaires touchent la gauche... Il est tout a fait scandaleux que les Balkany soient encore maire et première adjointe de la cite mafieuse qu'est levallois. Même si la présomption d'innocence est de bonne guerre, les casseroles que les balkanys trainent devraient faire réfléchir les électeurs.

  • Abner de Sabatier

    Comme le fait remarquer justement @ baudet il vous faut ajouter à la liste, Cahuzac, Y. Benguigui, A. Morelle, K. Arif, M. Jouyet, Mr Cambadélis, H. Désir, J. M. Le Guen, J. P. Huchon, Sylvie Andrieux, Thevenoud. Allez ! J'arrête là sinon je suis obligé de mentionner quasiment tout le PS !

  • Tousofns

    Sarkozy, Guéant, et dans l'ordre alphabétique : les Balkany, Copé, Dassault,
    Estrosi (Bygmalion pour la ville de Nice ), Falsquelle ( mairie ), Guéant (déjà cité), Hortefeux ( déjà condamné ), Jacob ( Bygmalion pour la com. De sa mairie), Karoutchi ( affaire des montres de luxe), MAM, Pelletier, etc. On en dénombre 48 pour lesquels des dossiers sont à l'instruction, sans compter Sarkozy.