Syrie: les Kurdes devraient pouvoir résister à Kobané, 500 jihadistes tués par les frappes

(du haut à gauche vers la droite en bas) Montage de 4 photos montrant des jihadistes de l'EI juste avant une explosion provoquée par une frappe aérienne de la coalition sur une colline de Tilsehir, à la frontière syro-turque
(du haut à gauche vers la droite en bas) Montage de 4 photos montrant des jihadistes de l'EI juste avant une explosion provoquée par une frappe aérienne de la coalition sur une colline de Tilsehir, à la frontière syro-turque

Temps de lecture : 4 min

Les combattants kurdes devraient pouvoir résister durablement à l'offensive du groupe Etat islamique (EI) à Kobané, selon des responsables américains, avec le soutien des frappes aériennes de la coalition, qui ont tué en un mois plus de 500 jihadistes en Syrie.

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Mais en Irak, l'armée ne pourra lancer une grande offensive pour reprendre le territoire cédé à l'EI que dans plusieurs mois, et se remet tout juste de la série de défaites subies cette année, a indiqué jeudi un responsable de l'armée américaine sous couvert d'anonymat.

En Syrie, 464 combattants du groupe sunnite extrémiste ont été tués en un mois par les raids de la coalition, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi les victimes des raids figurent également 57 jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et 32 civils, dont six enfants.

La coalition a effectué 632 frappes aériennes, près de 6.600 sorties d'avion et largué 1.700 bombes, a détaillé jeudi le Centcom, le Commandement militaire américain chargé de la région.

Accusé de crimes contre l'Humanité, l'EI est probablement "l'organisation terroriste la mieux financée", grâce à des revenus pétroliers, à l'obtention de rançons et au produit de rackets, selon le Trésor américain.

La "grande majorité" des combattants de l'EI et du Front al-Nosra tués "ne sont pas des Syriens", a précisé l'OSDH.

Les frappes de la coalition visent notamment à freiner la progression de l'EI à Kobané, ville frontalière de la Turquie, qui reste encore, selon Washington, contrôlée dans sa majeure partie par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

- Nouveaux combats violents -

A Kobané, les lignes de front entre l'EI et les forces kurdes n'ont pas bougé depuis une semaine, selon un responsable américain de la Défense.

Mais "l'EI a réussi à avancer au nord de Kobané et dans le centre-ville après un cycle de violents combats qui ont débuté hier (mercredi) et se sont poursuivis jusqu'à jeudi matin", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les jihadistes se sont également emparés de plusieurs villages à l'ouest de cette ville.

Il s'agit de leur première avancée depuis plusieurs jours à Kobané, où les combats ont repris en soirée dans la partie occidentale, avec des échanges de tirs nourris, d'après une journaliste de l'AFP à la frontière turque.

Selon le Centcom, la coalition a conduit mercredi et jeudi quatre frappes près de Kobané, détruisant notamment un centre de commandement de l'EI.

L'une d'elles a tué au moins deux combattants de l'EI sur une colline près de la ville, où les jihadistes avaient planté un drapeau noir, selon les images d'un journaliste de l'AFP tournées depuis la frontière. Les déflagrations ont provoqué d'importantes colonnes de fumée noire.

La Turquie voisine a jusque-là refusé d'intervenir militairement, mais a décidé lundi de laisser passer des combattants kurdes d'Irak pour aller soutenir les YPG, excluant le transit de Kurdes turcs ou d'autres nationalités.

Ces renforts devraient arriver sous peu, le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien ayant voté mercredi en faveur de l'envoi à Kobané de peshmergas, qui ont joué un rôle important en Irak pour contenir les jihadistes lorsque ces derniers ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord du pays.

- Envoi de 200 peshmergas en Syrie -

Mais les autorités du Kurdistan irakien ont fixé à 200 le nombre de combattants devant aller à Kobané, a précisé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan, faisant apparaître le caractère relativement symbolique de l'aide irakienne, alors que 2.000 combattants kurdes luttent à Kobané depuis le 16 septembre.

En Irak, les forces de sécurité sont dorénavant à même de lancer des attaques limitées contre l'EI, mais ont besoin de temps pour préparer et répéter une offensive de plus grande ampleur, malgré l'aide aérienne de la coalition, a affirmé un responsable américain.

Les jihadistes de l'EI ont assiégé de nouveau jeudi le Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant devant l'avancée du groupe extrémiste.

Un des volontaires yazidis qui défendent la zone, Khalaf Mamou, a souligné que "la situation humanitaire était devenue très difficile car il y a très peu de nourriture".

Les jihadistes ont également avancé dans la province d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, en s'emparant de la zone d'Albou Nimr, selon des responsables.

Par ailleurs, à Ottawa, le Canadien de 32 ans qui a tué mercredi un militaire cherchait à obtenir un passeport afin de se rendre en Syrie, a indiqué jeudi le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Bob Paulson.

Le Canada, qui n'avait jamais auparavant été frappé par un attentat lié à l'extrémisme islamiste, a connu cette semaine deux attaques en trois jours contre des soldats et le Parlement fédéral menées par des tireurs aux idées proches des jihadistes, nés sur son propre territoire.