Attentat en Isère : Yassin Salhi écroué, la piste terroriste confirmée

Alors que Yassin Salhi dément dans ses déclarations aux enquêteurs avoir voulu se livrer à un attentat terroriste à Saint-Quentin Fallavier (Isère), le parquet de Paris confirme cette piste. Il a été mis en examen et écroué ce mardi.

Attentat en Isère : Yassin Salhi écroué, la piste terroriste confirmée

    Yassin Salhi, l'auteur de l'attentat présumé de Saint-Quentin Fallavier (Isère), a été mis en examen mardi par un juge antiterroriste pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, et placé en détention provisoire. Le chauffeur-livreur de 35 ans a également été mis en examen pour enlèvement et séquestration en vue de préparer ou de faciliter la commission du crime d'assassinat, destruction ou dégradation par l'effet d'une substance explosive, incendiaire ou de nature à créer un danger pour les personnes et violences volontaires sur personnes chargées d'une mission de service public.

    Les premières explications du suspect n'ont pas convaincu le procureur de Paris. L'attentat commis par Yassin Salhi en Isère est bien de nature terroriste et «correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech», l'organisation Etat Islamique, a estimé mardi le procureur de la République de Paris, François Molins.

    La tentative de faire exploser une usine chimique en Isère «ressemble à une opération martyr», a-t-il encore dit. Selon lui, le caractère terroriste est ainsi établi, en dépit des affirmations de Salhi. «Tout son comportement démontre que dès la veille au soir il avait conçu son projet criminel terroriste», assure le procureur.

    VIDEO. Marche blanche en mémoire du chef d'entreprise décapité

    Pour l'heure, le suspect nie avoir agi pour des motifs terroristes, mettant en avant un différend qui l'aurait opposé à son employeur. Mais la mise en scène, la décapitation, les cris «Allah Akbar» poussés lors de son interpellation et des selfies macabres envoyés en Syrie font pencher les enquêteurs vers la piste de l'attentat islamiste.

    Le procureur de Paris a également confirmé que Salhi était «visiblement régulièrement en relation» avec un Français parti en Syrie, «Sébastien Yunès», dit «Youn», auquel il avait envoyé le selfie pris avec la tête de son employeur, qu'il avait décapité avant son action dans l'usine chimique. Youn «dit avoir demandé l'autorisation à l'Etat islamique de pouvoir diffuser ces clichés», a précisé le procureur, évoquant un «témoignage indirect» l'accréditant.

    VIDEO. Sébastien Yunès a demandé à Daesh de diffuser les photos macabres de Yassin Salhi, selon François Molins

    Faisant preuve d'une «mémoire sélective», Salhi assure lui aux enquêteurs n'avoir aucun souvenir de la mise en scène macabre ni de l'envoi de la photo, selon le procureur.

    Une information judiciaire pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste a en conséquence été ouverte, a indiqué le procureur, dont le parquet a une compétence nationale en matière de terrorisme. Il a également requis le placement en détention provisoire de l'auteur présumé des faits, après sa présentation mardi à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen.

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