Des policiers nigerians à Port Harcout (Nigeria), le 26 mars 2015

Des policiers nigerians à Port Harcout (Nigeria), le 26 mars 2015

afp.com/Florian Plaucheur

Au moins 20 personnes ont été tuées ce mardi par l'explosion d'une bombe attribuée aux islamistes de Boko Haram dans des bureaux de l'administration locale à Zaria, dans le nord du Nigeria. Une attaque qui survient alors que plusieurs autres explosions ont eu lieu ces derniers jours dans cette région troublée.

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L'explosion a frappé vers 9h des bureaux de l'administration locale où des instituteurs et d'autres fonctionnaires faisaient la queue pour subir des contrôles d'identité, selon des témoins. "Une attaque terroriste à la bombe a tué 20 personnes à Zaria", a indiqué sur Twitter le gouverneur de l'Etat de Kaduna, Nasir Ahmad el-Rufai. Les témoins ont dit craindre plus de tués, car le bâtiment était bondé au moment de l'attaque.

D'après la BBC, les victimes sont des "instituteurs et des fonctionnaires qui faisaient la queue pour se soumettre à des vérifications d'identité pour détecter de potentiels emplois fictifs dans la fonction publique. "Il y avait là plus de 100 personnes, le personnel, le comité de vérification et des comptables", puis "il y a une puissante explosion dans le hall, suivie par des tourbillons de fumée et de poussière", raconte un employé, Mohammed Abubakar, à l'AFP.

Buhari ne parvient pas à arrêter le bain de sang

En l'absence de revendication, les soupçons se portaient sur Boko Haram, très actif dans la région. D'autant que Zaria, une ville à majorité musulmane à 75 km au nord de Kaduna, capitale de l'Etat éponyme, a déjà été la cible d'attaques des islamistes. Depuis l'entrée en fonction du nouveau président Muhammadu Buhari le 29 mai, ces derniers ont multiplié leurs opérations dans le nord du Nigeria.

Lundi soir, une jeune kamikaze de 13 ans avait péri dans un attentat manqué près d'une grande mosquée de Kano, la plus importante ville du nord du Nigeria, à 200 km au nord de Zaria. Dimanche, c'était la ville de Jos (centre) qui était frappée par deux attentats, contre une mosquée et un restaurant, dans lesquels au moins 44 personnes sont mortes. Peu avant, cinq personnes avaient été tuées dans un attentat-suicide dans une église de Potiskum (nord-est).

Le président Muhammadu Buhari a fait une priorité de la lutte contre les insurgés, mais n'a pas réussi pour l'instant à faire cesser le bain de sang. Quelque 550 personnes sont mortes dans des violences attribuées aux islamistes depuis l'entrée en fonction du président, selon un décompte de l'AFP. Boko Haram mène depuis 2009 une insurrection ayant fait au moins 15 000 morts.

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