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Un référendum sur la politique d'Obama

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 31 oct. 2014 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Mardi 4 novembre, les Américains votent pour les élections dites de mi-mandat. Ce scrutin, qui doit notamment permettre de renouveler le tiers du Sénat, risque de se transformer en référendum sur la politique menée par Barack Obama deux ans avant la fin de son deuxième mandat. Le paradoxe est que la santé éclatante de l'économie américaine ne devrait guère le servir. Avec une progression du PIB de 3,5 % en rythme annualisé au troisième trimestre après 4,6 % au deuxième, les Etats-Unis font envie. Le taux de chômage est même tombé le mois dernier sous la barre des 6 %, contre plus de 11 % dans la zone euro. De quoi offrir une victoire facile mardi prochain aux démocrates ? Non ! Comme en témoigne la majorité des sondages, Obama n'a plus la cote. Le premier président noir des Etats-Unis est loin d'être parvenu à répondre aux immenses espoirs qu'il avait suscités. Bien au contraire même. Du coup, après la Chambre des représentants, le Sénat menace de basculer dans les mains de l'opposition républicaine et Obama est devenu un repoussoir pour une fraction non négligeable de l'électorat. Nombre de candidats démocrates ont d'ailleurs évité de s'afficher avec le président lors de leur campagne. Le coupable est cependant à chercher ailleurs que dans le simple jeu politique. Pour les démocrates, il serait en effet facile de démontrer que le Parti républicain, victime de l'intransigeance de son aile la plus dure, a contribué à empêcher nombre des réformes. Ce jeu n'explique pas, en tout cas, le fait que beaucoup d'électeurs américains ont une tout autre perception de leur situation que l'image donnée par les dernières statistiques et qu'ils croient de moins en moins dans la capacité d'Obama à changer la donne. Elu pour se concentrer sur les problèmes intérieurs et retirer les troupes d'Irak et d'Afghanistan, le président a été contraint de se réengager au Moyen-Orient et a donné l'impression qu'il n'était pas prêt à s'attaquer à ce qui est aujourd'hui perçu comme le problème numéro un : l'inégalité sociale. A tort ou à raison, la grande majorité des Américains ont le sentiment qu'ils n'ont pas bénéficié des fruits de la reprise. L'écart croissant de richesse inquiète même la Réserve fédérale. D'après la banque centrale américaine, 3 % des Américains les plus riches se partagent plus du tiers du revenu total et 90 % à peine plus que la moitié. Certes, ce phénomène n'est pas nouveau. Il existe largement depuis les années Reagan. Certes, l'Amérique n'est pas une terre opposée aux riches. Mais la stagnation des salaires, qui affecte une grande partie des classes moyennes, est de moins en moins bien perçue. Et le camp démocrate risque fort d'en faire les frais mardi prochain.

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