La tuerie de Chevaline livrera-t-elle un jour ses secrets ? Depuis deux ans et demi, malgré des milliers d'heures d'enquête et d'auditions, des tonnes de documents épluchés, trois interpellations, l'enquête piétine pour éclaircir les circonstances du quadruple meurtre.
L'une des pistes les plus concrètes des enquêteurs de la section de recherches de Chambéry vient de s'effondrer. Le motard aperçu à proximité des lieux de la tuerie a finalement été identifié et entendu. Il n'est pas impliqué dans le quadruple meurtre, selon des informations de France Info. Originaire de Lyon, cet homme était là par hasard, ont en effet affirmé les juges d'Annecy.
C'est le 4 novembre 2013 que la présence d'un mystérieux motard, dont la présence sur les lieux du crime était connue de longue date des enquêteurs, grâce aux témoignages de deux agents de l'Office national des forêts (ONF), avait été révélée. Les enquêteurs avaient délibérément choisi de ne pas diffuser son signalement pour se donner plus de chance de confondre un éventuel suspect. Le portrait-robot d'un motard portant un bouc et un casque noir ou foncé, d'un type très particulier fabriqué à 8 000 exemplaires, avait alors été diffusé.
« PRATIQUER SA PASSION »
Identifié par les gendarmes grâce à son téléphone portable qui a « borné » dans la zone du crime et aussi par l'exploitation d'images vidéo collectées peu après le drame, il a expliqué aux enquêteurs le mois dernier qu'il se trouvait du côté de Chevaline « pour pratiquer sa passion : le parapente. La zone est effectivement connue pour ses 'spots' de vol libre, entre le col de la Forclaz, la montagne du Charbon et la commune de Doussard ».
Selon des sources proches de l'enquête, cet homme n'a pas donné d'éléments permettant d'identifier de nouveaux témoins ou les suspects de la tuerie. « Son profil personnel et professionnel l'exclut de la liste des suspects à 95 % explique un acteur du dossier, mais des vérifications doivent encore être menées. » Le motard explique ne pas avoir fait le rapprochement entre sa présence dans la zone, la tuerie et son portrait-robot diffusé début novembre 2013 dans toute la France.
Saad Al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme et sa belle-mère avaient été tués de plusieurs balles dans la tête sur un parking près de Chevaline, le 5 septembre 2012, au bout de la petite route forestière de la Combe d'Ire. Un cycliste de la région, probable victime collatérale, avait également été abattu.
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