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Algérie, un immobilisme source de tous les dangers

Le pays part en lambeaux, la société se délite, la conjoncture économique est loin d’être rassurante. Et le pouvoir vide les caisses de l’Etat à vitesse accélérée.

Publié le 25 novembre 2014 à 13h42, modifié le 19 août 2019 à 14h12 Temps de Lecture 4 min.

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L’Algérie va mal. Pour évoquer la situation dans ce pays qui vient de fêter, sans illusions, le 60e anniversaire du déclenchement de sa guerre d’indépendance, on est tenté d’écrire : chronique d’un désastre annoncé… L’immobilisme qui frappe aujourd’hui cette nation de 39 millions d’habitants n’est en rien un gage de stabilité, comme tente de le faire croire le pouvoir algérien. Au contraire : il est la source de tous les dangers. Ali Benflis, ancien bras droit du président Bouteflika, devenu l’un de ses plus féroces adversaires, n’a pas tort de dire qu’en avril le système algérien a plébiscité « non pas un homme, mais une vacance ».

Pour la quatrième fois consécutive, Abdelaziz Bouteflika a été élu à la présidence de la République. Fraude massive ou relative : là n’est pas la question. Le premier parti, c’est celui des abstentionnistes. Ecœurés par un système qui perdure depuis l’indépendance et devient de plus en plus anachronique, les Algériens se sont détournés depuis longtemps de la politique. Ils laissent faire, fatigués et désabusés. Un « mort-vivant » est à leur tête, incapable d’assumer ses fonctions. Il n’y a plus de pouvoir, aujourd’hui à Alger. Il n’y a que des bribes de pouvoir que se partage une classe de militaires et d’affairistes, à commencer par le tout-puissant Ali Haddad, le nouveau dirigeant du patronat algérien, proche du clan présidentiel.

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Saïd Bouteflika, le frère cadet du chef de l’Etat, est considéré comme le nouvel homme fort de ce pays à la dérive. Absence de gouvernance et de vision politique. Règne de l’informel et corruption généralisée. Le pays tourne en roue libre, entraîné par la seule force de sa bureaucratie. L’Est et le Sud se sentent rejetés, alors que l’Ouest (et plus encore Tlemcen, fief du clan Bouteflika et ses amis) est privilégié sans vergogne. A Ghardaïa, la situation empire tous les jours. Dans cette ville du Sud, les parrains de la drogue alimentent les tensions intercommunautaires, sur fond de délitement de l’Etat.

En l’absence de repères, la population se réfugie de plus en plus dans la religion, sous ses acceptions les plus variées, « comme si le salut ne pouvait être qu’individuel », relève le sociologue Nacer Djabi, inquiet de ce « chaos doctrinal et idéologique ». La presse connaît un sérieux tour de vis depuis six mois. Tous ceux qui se sont opposés au quatrième mandat du président Bouteflika le paient aujourd’hui. El Watan, El Khabar, Djazair News, notamment, en savent quelque chose. Les uns ont vu leurs recettes publicitaires fondre d’un coup, d’autres ont dû fermer, après s’être vu rappeler d’anciennes créances oubliées. Les chaînes de télévision publiques sont aux ordres, tandis que les chaînes privées sont concentrées entre les mains de quelques puissants.

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