Quimper. Contre la mosquée : cent manifestants défilent

Matinée perturbée, hier, en centre-ville. Cent manifestants d'extrême droite, opposés au projet de mosquée, ont défilé, scandant des slogans bien souvent haineux contre l'islam, tandis qu'une trentaine de contre-manifestants cherchaient, sans succès, à en découdre.

L'extrême-droite déplorait, encore récemment, que peu de footballeurs de l'équipe nationale ne connaissent pas la Marseillaise par coeur. Hier matin, place de la Résistance, la scène avait quelque chose de risible : la centaine de manifestants réunis par l'association « Quimper Résistance » s'est mise à entonner « La Blanche Hermine ». La plupart avait les yeux rivés sur une petite feuille de papier sur laquelle étaient écrites les paroles de la chanson de Gilles Servat qui, soit dit en passant, a dû, encore une fois, avoir les poils qui se hérissaient. Pour les slogans, ces opposants au projet de mosquée souhaité par la communauté turque de Quimper avaient fait plus concis : « Non au minaret », « non à l'islam » fleurissaient sur les pancartes, aux côtés du slogan d'Adsav, « Breton, maître chez toi », de croix et d'un mystérieux chiffre : 732. Renseignement pris, il s'agit, mais c'est bien sûr, de l'an de grâce au cours duquel Charles Martel a défait les Sarrasins à Poitiers. Et dire qu'Annie Cordy lui a préféré « 1515, c'est Marignan, 1515, c'est épatant » !



« On est chez nous »



Cette troupe disparate était composée d'anciens chantres de l'extrême droite bretonne, comme Michel Dor, Claudine Dupont-Tingaud, Marie-Anne Haas, déléguée départementale du Parti de la France ; et de jeunes séides d'Adsav, le bas du visage masqué. Le groupe s'est mis à défiler sur les quais. Alain Delgrange, candidat FN aux municipales, s'était déplacé jusque sur le parking de la Résistance, mais n'a pas rejoint le rassemblement. Rappelons que le FN n'appelait pas à manifester. La manifestation a rejoint le secteur piétonnier par la rue Saint-François. Les slogans « Jolivet - pas de minaret » ont commencé à résonner quand, à hauteur des halles, trois ou quatre fusées éclairantes ont atterri aux abords du cortège. Elles venaient d'être lancées par un groupe d'une bonne trentaine de contre-manifestants, estampillés « anti-fa », eux aussi visage masqué et look identique à ceux qui fermaient la marche de la manifestation anti mosquée. Ces derniers ont d'ailleurs aussitôt couru vers leurs meilleurs ennemis mais leur service d'ordre, et les policiers qui se sont déployés rapidement, ont empêché toute bagarre rangée.



Une interpellation



Les forces de l'ordre - une cinquantaine d'hommes - ont ensuite efficacement empêché tout face-à-face. Les « anti-mosquée » se sont retrouvés sur la place Saint-Corentin, entonnant « On est chez nous » ou encore « Jolivet, si tu savais, ton minaret où on se le... », et réclamant un référendum. Ils se sont dispersés dans le calme un peu avant midi mais, vers 14 h, la police est cependant intervenue place de la Résistance. Après des insultes réciproques, un mineur a été frappé au visage par un skinhead faisant partie d'un petit groupe venu de la région nantaise. L'auteur présumé a été interpellé et placé en garde à vue au commissariat.

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