FAITS DIVERSDouai : La version de la police dans l'affaire du billet de 500 euros utilisé chez Leclerc

Douai : La version de la police dans l'affaire du billet de 500 euros utilisé chez Leclerc

FAITS DIVERSUn couple de Guinéens a vécu une mésaventure au supermarché Leclerc de Douai...
Illustration billet de 500 euros
Illustration billet de 500 euros - JAUBERT/SIPA
M.L. et F.L.

M.L. et F.L.

Lundi après-midi, au supermarché Leclerc de Douai, un couple de Guinéens est interpellé par les policiers locaux après avoir voulu payer leurs courses avec un billet de 500€ révèle La Voix du Nord.

Faux billet ?

L'hôtesse de caisse soupçonnait que la coupure était fausse. Elle prévient alors sa hiérarchie qui appelle la police. Le couple est emmené au commissariat et placé en garde à vue, le temps de procéder aux vérifications. C'est alors que les choses se compliquent. Selon le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Didier Perroudon, «ni les commerçants, ni les policiers ne sont souvent confrontés à des billets de 500€». Le DDSP s'explique: «La caissière a passé la coupure au détecteur qui a confirmé ses soupçons, déclare Didier Perroudon. Les agents de Douai aussi avaient des doutes, mais seule une banque possède le matériel pour vérifier de manière sûre l'authenticité de billets. A l'heure où nous avons été saisis de l'affaire, les banques étaient fermées, poursuit-il, nous avons donc dû attendre le lendemain». Mardi matin, les policiers se rendent dans une agence de la Société Générale à Douai, qui leur affirme tout de suite que le billet de 500€ est parfaitement valable. Dans la foulée, la garde à vue du couple de Guinéens est levée par le parquet et leur billet leur est rendu.

Accusé d'excès de zèle voire de délit de faciès, la direction de l'hypermarché a répondu à la Voix du Nord: «On avait des soupçons sur le billet, pas sur les clients. On comprend que ça n’a pas dû être agréable, c’est sûr, mais on n’a fait qu’appliquer les directives». Pour la police, un délai de 20 heures pour vérifier l'authenticité d'un billet n'est «pas surprenant».

«C'est un abus qui n'est pas acceptable»

Sauf que cette réaction disproportionnée a provoqué l'émoi de l'association Cedyfart Africa International, basée à Douai, qui lutte contre les discriminations. Interrogée sur France Info, Aggeex Hutin, présidente de l'association, demande des excuses publiques. «Le couple a été humilié. Nous nous sentons aussi insultés. Parce que ça veut dire que tout Africain qui va se diriger dans un commerce avec un billet de 500 euros va être vu comme quelqu'un qui utilise de la fausse monnaie. Vous voyez le genre de message qu'on veut faire passer. On va où là? Il y a un abus qui n'est pas acceptable», estime la présidente. Une manifestation est d'ailleurs prévue, jeudi à Douai, en soutien au couple malchanceux.

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