Résistance, immigration, mémoire ouvrière : Vénissieux veut témoigner

Rhône. Le Musée communal de la Résistance et de la Déportation vise un nouveau départ… qui empruntera tous les chemins de la mémoire vénissiane.
Gérard Corneloup - 26 oct. 2014 à 04:00 - Temps de lecture :
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Tous les dimanches

Le lieu est aussi étroit que bien rempli, aussi riche qu’exigu, aussi dense que fascinant, aussi emblématique que possible. Une collection, un assemblage d’objets archétypaux d’un musée de Résistance et de Déportation, où les cartes de rationnement alimentaire quotidien alors obligées, voisinent avec les médailles décernées après ; où les photos jaunies de vivants et de morts, exécutés, mitraillés ou gazés et celles des camps de concentration le disputent aux lettres déterminées ou découragées, aux affiches de la propagande vichyste et aux tracts des résistants, communistes en tête. Sans oublier un petit objet discret mais terrible : un fragment de barbelé rapporté de Dachau, l’un des principaux camps de la mort du régime nazi.

Au départ, dans les années 1970, il y a la création, par le bureau vénissian de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes) d’une association des « Fils et filles de déportés internés », qui commence par réaliser des expositions temporaires. Cela débouche sur l’idée d’une exposition permanente avec, comme point de départ, une vaste campagne de collecte visant documents et témoignages, provenant largement de particuliers de Lyon, de Vénissieux et des communes avoisinantes comme Saint-Fons et Feyzin. Avec un important ancrage dans l’univers communiste.

Complété par des objets de provenance nationale, l’ensemble constitue vite un cursus nécessitant un site propre, que la Ville de Vénissieux décide d’héberger dans une (petite) partie des locaux de son ancien hôtel de ville, qui vient de déménager… en cohabitation avec l’École de musique. Avec une subvention municipale et un matériel d’exposition fabriqué dans les ateliers municipaux, le Musée est inauguré en novembre 1979, animé par d’anciens résistants et largement tourné vers les actions pédagogiques, lesquelles sont encore aujourd’hui l’une des composantes phares de l’institution. Puis les choses évoluent. En septembre 2010, le fonds muséal est donné à la Ville de Vénissieux. Mais les rangs des anciens résistants-animateurs se font plus rares, les jours et les horaires d’ouvertures s’amenuisent singulièrement… La surface d’exposition serait à augmenter, la scénographie serait complètement à revoir… La municipalité de Vénissieux et la maire Michèle Picard ont inscrit la chose dans le calendrier. Avec un élargissement vers de plus larges horizons, comme le signale le texte visant à « Créer une Maison de Mémoire sur la Résistance et la Déportation, mais également sur la mémoire ouvrière, l’immigration, le patrimoine gallo-romain [non négligeable à Vénissieux] et histoire rosiériste ». Un autre volet du patrimoine local, trop souvent oublié. À suivre, donc.

Musée de la Résistance et de la Déportation 21, place Léon-Sublet – Vénissieux, visites sur rendez-vous. Hôtel de Ville : 04 72 21 44 44

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