Le Parlement turc a approuvé jeudi 2 octobre à une large majorité une motion autorisant la Turquie à envoyer des troupes en Syrie et en Irak pour lutter contre l’organisation de l’Etat islamique (EI), dans le cadre de la coalition mise sur pied par les Etats-Unis. Cette motion autorise également l’utilisation du territoire turc par des troupes des pays de la coalition.

Selon Cengiz Candar – dont les éditoriaux sont publiés dans le quotidien en ligne Radikal et dans Hürriyet –, cette motion est davantage motivée par le désir de contenir les Kurdes en Syrie que de vraiment lutter contre l’EI.

“Quand bien même la Turquie est engagée dans un processus de résolution de la question kurde avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), son obsession à vouloir contenir les Kurdes, c’est-à-dire l’axe PKK-PYD [parti kurde de Syrie lié au PKK] apparaît clairement dans le texte de présentation de la motion présentée par le gouvernement aux députés”, explique Cengiz Candar.

“On sent bien que l’EI constitue l’élément secondaire de ce texte par rapport au PKK et au PYD. […] Nous nous trouvons dans une situation où la Turquie ne semble donc pas vouloir totalement abandonner la carte EI, sans pour autant affronter directement le mouvement kurde en Turquie et en Syrie. Il faudra en tout cas un jour faire un choix, mais, dans les circonstances actuelles, cette motion n’est pas en lien direct avec l’EI et si d’aventure l’armée turque devait pénétrer dans le territoire syrien, ce ne serait pas pour lutter prioritairement contre l’EI.”