Hollande veut renforcer les échanges avec un Canada à la prospérité retrouvée

Pour la première fois, un président français va se rendre ce week-end en visite d’Etat au Canada, non seulement dans la Belle Province ou en Ontario, mais il ira très loin à l’ouest jusqu’en Alberta, devenu en dix ans l’un des moteurs économiques du Canada. François Mitterrand, en 1987, n’avait poussé que jusqu’au Saskatchewan. Un voyage qui n’est pas très « politiquement correct » puisque François Hollande va entrer en « Oilberta », le pays du pétrole de schiste et des sables bitumineux, dont les techniques d’extraction sont parmi les plus polluantes au monde. Certes, ses conseillers ont choisi de lui faire éviter Calgary, la capitale financière de ce petit monde des hydrocarbures, pour lui préférer le parc naturel de Banff, dans les Rocheuses. Mais le président français devra néanmoins amadouer un pays fou de son pétrole pour l’inciter à avoir une contribution positive lors de la prochaine conférence sur le climat à Paris en 2015.

« Une relation forte »

A Banff, il rencontrera plusieurs des Premiers ministres de ces provinces et territoire de l’Ouest (Alberta, Manitoba et Territoires du Nord-Ouest) avec qui la France aimerait tant développer plus avant ses liens économiques. Les grands groupes français, Total, Veolia, EDF, Lafarge, Technip, sont déjà présents mais il y a beaucoup plus à faire, tant dans le pétrole que dans l’environnement ou l’agriculture (élevage, génétique). « Nous avons une relation forte, mais on veut dégager de nouvelles pistes », explique un conseiller à l’Elysée.

Alors que le Canada vient tout juste d’enterrer le soldat tué par un terroristeà Ottawa le 20 octobre dernier, la sécurité(terrorisme, Irak, Mali, Ebola) sera un des thèmes forts de la rencontre avec Stephen Harper, le Premier ministre canadien originaire de Calgary. François Hollande prononcera d’ailleurs un discours lundi au Parlement, devant lequel le soldat a été abattu. Outre le renforcement de la relation économique, la coopération universitaire et scientifique est un autre axe majeur de cette visite d’Etat, en particulier au Québec, où François Hollande rencontrera Philippe Couillard, le Premier ministre. Le président sera d’ailleurs accompagné des dirigeants du Cnrs, de l’Inra, du Cnes et de l’Inserm.

La polémique sur l’exemption des frais de scolarité supplémentaires pour les étudiants français n’est pas officiellement à l’ordre du jour – les Québécois en ont assez de subventionner des étudiants de France qui s’enrôlent à moindre coût dans les universités anglo-saxonnes présentes sur leur territoire, plutôt que dans les francophones –, mais l’amélioration de la reconnaissance des qualifications professionnelles, en particulier pour le personnel médical, sera l’un des sujets traités.

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