Salon Les nouvelles générations s’intéressent au « vin plaisir »
Ils connaissent bien la halle Tony-Garnier, mais d’habitude, ils viennent pour les concerts. Les trentenaires et autres jeunes générations font désormais partie intégrante du public du « Salon des vins des vignerons indépendants » qui se tient à Gerland jusqu’à demain soir. « Nous organisons des salons partout en France, et c’est vrai qu’à Lyon, il y a un public assez jeune qui s’intéresse aux produits de nos vignerons », explique Marie-Paule Casanova, chargée de la communication de l’événement.
« Aujourd’hui, on sélectionne sa bouteille avec soin, et on la partage »
« À Lyon, il y a une tradition très ancrée autour de la gastronomie, ça explique sûrement cet engouement pour le vin » confirme Sébastien Michelas, un jeune vigneron (39 ans), du domaine « Michelas/Saint-Jemms » (crozes-hermitage, cornas, saint-joseph…). « Il y a un retour au terroir, aux vrais produits. Ce n’est peut-être pas vrai chez les tout jeunes, mais dès que les gens gagnent leur vie, qu’il y a un peu de pouvoir d’achat, on va faire ses courses au marché, on achète du bio, et on découvre les plaisirs du vin, souligne le vigneron. D’ailleurs, c’est devenu un vrai marché, et nos produits s’adaptent à cette clientèle, au niveau des étiquettes par exemple, qui sont plus modernes. Et au niveau des prix… »
Le vin plaisir, c’est donc la tendance. « Les anciennes générations buvaient tous les jours du vin de grande consommation, c’est terminé. Aujourd’hui, on sélectionne sa bouteille avec soin, et on la partage », affirme Sébastien Michelas.
« Dans une soirée, il y a toujours quelqu’un qui amène une bouteille de bon vin », confirme Coralie, 26 ans, originaire d’Ardèche et installée à Lyon.
Pour certains, la passion est bien ancrée. Michaël, jeune comptable de 29 ans, vient depuis dix ans au salon, accompagné de son père, à qui il doit sa passion. « Je ne suis pas un collectionneur ou un spécialiste, je ne fais pas de quiz sur le vin avec mes potes, mais je n’envisage pas un bon repas sans une bonne bouteille », explique ce Lyonnais, qui a craqué sur un bergerac rouge, « excellent et pas très cher ».
Le vin peut aussi s’apprécier en couple. Cyril et France ont 24 ans, et arpentent ensemble les allées du salon. Tous les deux étudiants à Lyon et originaires du Sud-Ouest, ils ont découvert les plaisirs du vin dans leur terroir d’origine. Mais ils ne sont pas chauvins. Quand on leur demande de citer leurs vins favoris, ils évoquent le frontenay (vin du Jura), ou les coteaux-du-Layon-Saint-Lambert (vin de Loire). « Quand on part en vacances, on choisit souvent nos destinations en fonction de leur vignoble. On a visité l’Anjou, ou le Portugal, notamment pour leurs caves », explique France.
De jeunes générations qui voient le vin sous un tout nouvel angle. « On n’est plus du tout dans la phobie de l’alcool, le vin est devenu un produit distingué », confirme Marie-Paule Casanova.