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A Bobigny, le conflit entre élus s’exporte au tribunal

Le premier adjoint au maire est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « violences psychologiques en réunion » contre une ancienne adjointe.

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Publié le 20 octobre 2014 à 18h30, modifié le 19 août 2019 à 14h32

Temps de Lecture 2 min.

L’affaire avait agité la chronique durant l’été, elle va se poursuivre devant les tribunaux. Christian Bartholmé, premier adjoint au maire UDI de Bobigny (Seine-Saint-Denis), un autre élu de la majorité et deux cadres de la mairie sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « violences psychologiques en réunion » sur la personne de Sabrina Saidi, ex-adjointe chargée de la petite enfance. Cette dernière est quant à elle renvoyée devant une autre chambre pour « diffamation ». Pour l’instant disjointes, les deux procédures, qui concernent le même dossier, devraient être réunies et renvoyées à une audience commune, vraisemblablement début 2015.

Les faits remontent au 8 juillet, à l’hôtel de ville de Bobigny. Ce jour-là, Christian Bartholmé, flanqué d’un conseiller municipal et deux cadres, reçoit Sabrina Saidi dans son bureau. Les quatre hommes accusent la jeune femme d’être à l’origine d’un tract dirigé contre une chargée de mission de la ville, assimilée à Al-Qaida du fait de son mariage avec un membre du « gang des barbares » condamné à dix-huit ans de prison pour sa participation au meurtre d’Ilan Halimi. Sabrina Saidi nie être l’auteur du texte, la réunion s’éternise, le ton monte et les menaces affleurent. « C’est aussi dangereux pour tes miches », la prévient Christian Bartholmé.

L’UDI embarrassée

Par prévention, l’adjointe a sauvegardé l’échange à l’aide d’un enregistreur dissimulé dans son soutien-gorge à l’insu de ses interlocuteurs. Elle porte plainte le lendemain pour « séquestration » et « menaces de mort ». Seules les qualifications de « violences psychologiques en réunion » et de « menaces de délit contre les personnes » sont aujourd’hui retenues. Mme Saidi est dans le même temps renvoyée devant le tribunal correctionnel pour « diffamation » à la suite d’une plainte déposée par la chargée de mission visée dans le tract. D’autres protagonistes sont aussi concernés par ce renvoi. La justice refuse pour l’instant de révéler leur nombre ou leurs identités.

« Je suis satisfait. Le renvoi d’office devant le tribunal correctionnel montre que le procureur considère avoir dans le dossier tous les faits, sans devoir passer par la case juge d’instruction », se félicite l’avocat de Mme Saidi, Me Marc Bensimhon. « Je suis impatient qu’un juge indépendant donne son sentiment sur le sujet. Toute cette affaire a été montée en épingle », assure pour sa part Christian Bartholmé, pour qui Sabrina Saidi est « psychologiquement fragile ».

Les faits ont de quoi embarrasser du côté de l’UDI. Le parti de centre-droit avait emporté la préfecture de Seine-Saint-Denis lors des dernières élections municipales, mettant fin à quatre-vingt-quinze ans d’un règne sans partage du Parti communiste. Pour composer son équipe, le nouveau maire, Stéphane de Paoli, avait puisé dans les rangs du député UDI de la circonscription, Jean-Christophe Lagarde, par ailleurs maire de la ville voisine de Drancy.

Christian Bartholmé a ainsi été le directeur adjoint du cabinet de M. Lagarde à Drancy - il y travaille toujours en tant que collaborateur. Un de ses anciens attachés parlementaires, Kianoush Moghadam, a lui été bombardé directeur du développement territorial, et fait partie des quatre hommes renvoyés devant le tribunal correctionnel. Un entourage potentiellement encombrant alors que l’élu dispute en ce moment la présidence de l’UDI à Hervé Morin.

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