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Dépenses à la tête de l'INA : Agnès Saal contre-attaque

D'après les avocats d'Agnès Saal, l'ex-PDG de l'INA a depuis remboursé 15.940 euros de frais de déplacement, dont 6700 euros de «dépenses imputables à son fils» et 5840 euros de «déplacements de nature privée». DOMINIQUE FAGET/AFP

L'association Anticor a annoncé vendredi avoir déposé une plainte contre X après les révélations sur des frais de taxi de l'ex-présidente de l'INA, Agnès Saal. Celle-ci s'est défendue par la voix de son avocat, qui a notamment pointé du doigt les dépenses plus importantes de son prédécesseur Mathieu Gallet.

L'association pointe du doigt de «multiples infractions touchant à la probité publique». Anticor a déposé vendredi une plainte devant le parquet de Créteil après les révélations sur des frais de taxi qui ont contraint Agnès Saal à quitter la présidence de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et des dépenses sous le mandat de Mathieu Gallet. L'association dénonce des faits présumés de «détournement de fonds publics» pour Agnès Saal et de «favoritisme» concernant son prédécesseur.

Agnès Saal a démissionné de son poste le mois dernier après que Le Figaro eut révélé qu'elle avait dépensé près de 41.000 euros en notes de taxis en dix mois, dont plusieurs milliers d'euros pour son fils. D'après ses avocats, l'ex-PDG de l'INA a remboursé 15.940 euros de frais de déplacement, dont 6700 euros de «dépenses imputables à son fils» et 5840 euros de «déplacements de nature privée». Ils font également valoir que l'ensemble des frais de taxis «sont inférieurs au montant des moyens qui lui étaient proposés», à savoir un second chauffeur, dont «le coût annuel aurait été de 62.000 euros», hors frais liés à l'usage de la voiture. En cumulant frais de mission, de déplacement et de réception, les avocats affirment, selon leurs calculs, que Mathieu Gallet dépensait davantage qu'Agnès Saal lorsqu'il présidait l'INA.

Une «cabale» contre Mathieu Gallet

Car son prédécesseur ne serait pas en reste. Selon le Canard enchaîné, il se serait vu reprocher des «irrégularités» par le Contrôle général économique et financier, qui dépend de Bercy. Celles-ci concerneraient plusieurs marchés publics passés entre 2010 et 2014 avec des cabinets de conseil, sans aucune mise en concurrence. Le tout porterait sur plus d'un million d'euros. Parmi ces marchés figurent notamment des contrats signés avec les sociétés OpinionWay puis Balises, pour un montant total de près de 250.000 euros. Or, Balises est présidée par Denis Pingaud, qui n'est autre que l'actuel conseiller en communication de Mathieu Gallet à Radio France. Ce dernier était par ailleurs vice-président d'OpinionWay lors de la signature des contrats avec l'INA. Déjà mis en difficulté par une grève historique à Radio France, l'intéressé a démenti ces informations et évoque une «cabale» contre lui.

«Pour un établissement financé en majeure partie par le contribuable, il y a une totale désinvolture, voire plus, sur la gestion de l'argent public à un moment où l'État se doit d'être exemplaire», estime Jérôme Karsenti, avocat de l'association qui lutte contre la corruption. Cette dernière déplore par ailleurs que le ministère de la Culture n'ait pas saisi le parquet à la suite de ces révélations. «On voit bien qu'il y a une certaine acceptation des institutions pour dire que la gabegie financière est tolérable», regrette l'avocat. «On porte plainte pour alerter les services publics de leur responsabilité».

(Avec agences)

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