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Au Mexique, le président s’attaque à la corruption des autorités locales

Le président mexicain a dévoilé des réformes visant à mettre fin à l'impunité de policiers corrompus. Quelques heures avant, une nouvelle fosse avec 11 victimes décapitées était découverte.

Par  (Mexico, correspondance)

Publié le 27 novembre 2014 à 19h41, modifié le 28 novembre 2014 à 12h05

Temps de Lecture 2 min.

Une pancarte où est écrit

« Après l'affaire d'Iguala, le Mexique doit changer ! », a déclaré, jeudi 27 novembre, le président Enrique Peña Nieto, deux mois après la disparition de 43 étudiants enlevés par des policiers véreux à Iguala, dans l'Etat de Guerrero (sud-ouest). Pour tenter de répondre à l'indignation des Mexicains, le chef de l'Etat a annoncé un vaste programme d'actions contre la corruption des autorités locales.

Lundi 1er décembre, le président présentera au Congrès un projet de réforme pour créer des commandements policiers uniques dans les 32 Etats fédérés, mettant fin aux 1 800 corporations de police municipale, accusées d'être infiltrées par le crime organisé. M. Peña Nieto a annoncé neuf autres réformes constitutionnelles pour améliorer la sécurité, la justice et l'Etat de droit. En tête, une loi permettant au gouvernement fédéral de se substituer au pouvoir municipal en cas de collusion avec les cartels de la drogue.

Son plan vise aussi un meilleur accès à la justice pour lutter contre l'impunité des criminels et les violations des droits de l'homme par les forces publiques (torture, disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires). La société civile sera impliquée dans l'évaluation de ces réformes, avec l'instauration d'un « système anticorruption » et d'un registre national de victimes de la violence des cartels, qui ont fait plus de 80 000 morts et 22 000 disparitions depuis huit ans.

« PEÑA NIETO EST DOS AU MUR »

  • REUTERS/TOMAS BRAVO

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Autant de mesures-chocs pour pallier les défaillances de l'Etat, révélées par l'enlèvement des élèves-enseignants fin septembre par des policiers d'Iguala, liés à un cartel régional, à l'instigation probable du maire de la ville. Depuis, une vague de contestation populaire s'étend à travers le pays et au-delà des frontières pour dénoncer la violence, la corruption politique et l'infiltration des institutions par le crime organisé. Quelques heures avant le discours du président, onze cadavres décapités étaient découverts dans l'Etat de Guerrero.

« Peña Nieto est dos au mur face à la plus grave crise de son mandat, estime Gustavo Lopez, politologue à l'Institut technologique de Monterrey. A lui de combler le manque d'Etat, depuis des années, qui a permis aux narcotrafiquants de gangrener les municipalités. »

Le plan d'action du président cherche aussi à s'attaquer aux causes de la violence dans un pays où la pauvreté fait le lit de la criminalité. M. Peña Nieto a reconnu que « les inégalités régionales se sont amplifiées entre deux Mexique. L'un qui a vu son PIB augmenter de 40 % en vingt ans et l'autre qui ne s'est pas développé. » Pour résorber cette fracture sociale, le président a promis un plan d'infrastructures et la création de pôles industriels dans trois Etats du sud (Guerrero, Oaxaca et Chiapas), les plus pauvres du Mexique.

Cela suffira-t-il à calmer la crise de confiance des Mexicains envers le gouvernement ? « Sans doute pas, répond M. Lopez. La faiblesse institutionnelle des municipalités n'est que la partie émergée de l'iceberg de la corruption au sein de l'Etat, un véritable fléau. »

Lire le récit (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Révolte contre l’« Etat-mafia » au Mexique
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