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Le nucléaire iranien, objet de toutes les stratégies

Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne, et Hassan Rohani, président iranien, sont à Vienne dans le cadre des pouparlers sur le nucléaire de la république islamique.

Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne, et Hassan Rohani, président iranien, sont à Vienne dans le cadre des pouparlers sur le nucléaire de la république islamique.

Photo : AFP / DIETER NAGL

Radio-Canada

Les négociations concernant le programme nucléaire iranien, qui empoisonne les relations de l'Iran avec le reste du monde depuis 2002, ont été prolongées jusqu'au 30 juin à Vienne, en Autriche. Un accord est-il possible? Analyse.

Un texte de Raymond St-PierreCourriel

Les six grandes puissances - les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France - soupçonnent la République islamique d'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous le couvert d'un programme nucléaire civil.

Malgré des tensions et des crises qui les divisent ailleurs dans le monde, le groupe « 5+1 » négocie donc depuis près d'un an avec l'Iran pour éviter qu'il ait la capacité de produire l'arme nucléaire.

Un pays affaibli

L'Iran aurait beaucoup à gagner d'une éventuelle entente, car son économie est lourdement grevée par les sanctions des États-Unis, de l'Union européenne et de l'ONU. Ses revenus du pétrole sont en chute libre, le taux d'inflation y frôle les 15 % et le taux de chômage y demeure élevé.

Ces sanctions font très très mal à l'Iran, mais c'est un effet cumulatif, qui s'accumule avec les années. S'il n'y avait pas d'accord, cette année, dans deux ans ou quatre ans, ça commencerait à faire très mal.

Une citation de Thomas Juneau, de l'École supérieure d'affaires publiques et internationales à l'Université d'Ottawa

Pour voir ce graphique sur votre appareil mobile, cliquez ici (Nouvelle fenêtre).

Le pari américain

Barack Obama a également tout à gagner d'un éventuel accord. Le président américain a écrit à au moins trois reprises au guide suprême de la révolution, l'Ayatollah Khamenei, pour le rassurer et lui expliquer que les grandes puissances ne voulaient pas écraser l'Iran, mais bien lui permettre de rejoindre la communauté internationale.

Depuis le début de sa présidence, Barack Obama n'a pas obtenu de grands succès en politique étrangère, surtout pas au Moyen-Orient.

C'est clair que le président Obama doit laisser un héritage derrière lui, de pouvoir montrer qu'il y a un dossier, dans le domaine international, où il a laissé son empreinte. Clairement, le dossier iranien serait son héritage principal au niveau international.

Une citation de Thomas Juneau, de l'École supérieure d'affaires publiques et internationales à l'Université d'Ottawa
Le président iranien, Hassan Rohani, et le président américain, Barack Obama (montage)

Le président iranien, Hassan Rohani, et le président américain Barack Obama (montage)

Photo : AFP PHOTO/Emmanuel Dunand et AP Photo/Charles Dharapak

Le silence canadien

En 2012, devant le refus de l'Iran de se conformer aux résolutions de l'ONU concernant son programme nucléaire, le gouvernement de Stephen Harper a mis fin à ses relations avec le pays. Ce dialogue rompu préoccupe l'ancien ambassadeur du Canada en Iran Michel de Salaberry.

Rompre les relations diplomatiques, en diplomatie, c'est un non-sens. On garde toujours une porte ouverte.

Une citation de Michel de Salaberry, ancien ambassadeur du Canada en Iran

M. de Salaberry a été à même de constater l'écart entre le régime iranien et les désirs de la population, mais aussi la nouvelle dynamique qui semble s'installer à l'intérieur du pays.

Et c'est une dynamique positive que le pouvoir iranien sente la pression populaire pour réintégrer la communauté internationale. C'est le sentiment populaire qui veut l'ouverture, mais c'est aussi la situation économique qui rend urgent de pouvoir retourner sur les marchés internationaux.

Si on arrive à une entente, les grandes puissances espèrent que cela mènera à un rôle plus actif de l'Iran, pour ramener la paix dans cette partie du monde.

Ils estiment, les Iraniens, et ce n'est pas nouveau, ça ne date même pas de la révolution islamique, les Iraniens estiment que leur pays est une puissance internationale, qui a été exclue du panthéon international, mais qui doit retrouver sa place dans le club des grandes puissances.

Une citation de Pr Pierre Pahlavi, du collège des Forces canadiennes à Toronto

L'Iran chiite a beaucoup d'influence auprès de l'Irak, de la Syrie et du Liban, où il finance et arme le groupe armé Hezbollah. L'Iran pourrait aider à combattre le groupe armé l'État islamique, qui menace toute la région, donc son voisinage.

Des obstacles à l'accord

Mais bien des obstacles se dressent pour bloquer un accord. Des pays arabes comme l'Arabie saoudite et les États du golfe Persique redoutent de voir l'Iran jouer un rôle prépondérant dans leur voisinage.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou exige pour sa part le démantèlement complet du programme nucléaire iranien, comme bien des membres du Congrès américain.

Le premier ministre israélien parlait de l'Iran et de la menace que la République représente pour son pays, la semaine dernière.

Le premier ministre israélien parlait de l'Iran et de la menace que la République représente pour son pays, la semaine dernière.

Photo : AFP / DEBBIE HILL

Depuis que les ayatollahs ont pris le pouvoir dans la République, en 1979, les États-Unis ont du mal à faire confiance à ce régime.

C'est ce problème de méfiance mutuelle, ce scepticisme qui a été accumulé au cours des 35 dernières années et qui ne va sûrement pas se dissiper du jour au lendemain. On ne se fait pas confiance, et on a toujours l'impression de part et d'autre qu'il y a un agenda caché.

Une citation de Pr Pierre Pahlavi

Du côté iranien, les plus durs dans l'entourage de l'Ayatollah Khamenei et les gardiens de la révolution, cette organisation paramilitaire du régime islamique, s'opposent à tout compromis sur le nucléaire.

Ce qui pourrait faire pencher la balance, c'est que les Iraniens ont élu un président plutôt modéré, Hassan Rohani, qui peut plaider en faveur d'un accord. Toutefois, l'Iran voudra arracher le plus grand nombre de concessions avant d'y arriver.

Ils se laissent désirer, ils savent que les opportunités économiques qu'impliquerait une normalisation des relations avec l'Iran intéressent tellement la communauté internationale, que d'autres occasions se présenteront.

Une citation de Pr Pierre Pahlavi

Les Américains et leurs alliés hésitent à envoyer à nouveau des troupes en Irak et dans la région, une zone où l'Iran pourrait à nouveau jouer un rôle de grande puissance si on arrive à un accord sur son programme nucléaire.

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