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La Turquie annonce l’ouverture de sa frontière aux kurdes qui défendent Kobané

Jusqu’à présent réticent à toute aide directe pour défendre la troisième ville kurde de Syrie, Ankara a accepté de faciliter le transit des peshmergas irakiens sur son territoire.

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Dimanche, le président Turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleur catégoriquement refuser que son pays envoit directement des armes aux combattants kurdes.

Par Les Echos

Publié le 20 oct. 2014 à 13:59

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a annoncé lundi une première mesure pour aider les combattants kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané. « Nous aidons les forces des +peshmergas kurdes+ à franchir la frontière pour aller à Kobané, a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse à Ankara avec son homologue tunisien Mongi Hamdi. Nous n’avons jamais voulu que Kobané tombe. La Turquie a mené différentes initiatives pour l’empêcher ».

Malgré les pressions de ses alliés, Etats-Unis en tête, le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara a jusque-là toujours refusé d’intervenir militairement pour venir en aide aux combattants kurdes syriens qui résistent depuis plus d’un mois aux forces du groupe Etat islamique.

Ce revirement turc intervient alors que les Etats-Unis, qui ont multiplié les frappes contre les positions de l’EI à Kobané, ont procédé tôt, lundi matin, à un premier largage aérien d’armes et de munitions destinées aux forces kurdes qui défendent la ville. Le chef de la diplomatie turque n’a pourtant pas directement commenté cette initiative américaine. « Nous coopérons pleinement avec la coalition, s’est contenté d’indiquer M. Cavusoglu. Nous voulons nous débarrasser de toutes les menaces qui pèsent sur la région. Nous évaluons l’aide militaire et médicale larguée à cette fin », a-t-il ajouté.

« Organisation terroriste »

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Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan avait rejeté catégoriquement tous les appels lancés à son pays pour qu’il fournisse directement des armes aux combattants des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD) qu’il a accusé d’être une « organisation terroriste ». La Turquie considère le PYD comme le pendant syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla qui a fait quelque 40.000 morts. Ankara a engagé il y a deux ans des pourparlers avec le chef du PKK pour mettre un terme à ce conflit mais ils sont aujourd’hui menacés par le refus turc d’intervenir pour Kobané, qui a provoqué la colère des Kurdes de Turquie.

La Turquie de M. Erdogan entretient par contre de bonnes relations avec la région autonome kurde d’Irak, dont les combattants « peshmergas » sont à la pointe du combat contre l’EI dans le nord de l’Irak. Selon l’agence kurde Rudaw, le président de la région autonome irakienne du Kurdistan, Massoud Barzani, a lui-même demandé aux autorités turques de faciliter le passage de ses « peshmergas » vers la ville syrienne assiégée.

La semaine dernière, le président français François Hollande avait estimé que la Turquie devait « absolument ouvrir » sa frontière avec la Syrie pour permettre de renforcer les combattants kurdes qui la défendent. Membre de l’Otan, la Turquie a jusque-là également refusé d’autoriser l’armée de l’air américaine à utiliser sa base aérienne d’Incirlik, située dans le sud de la Turquie à 300 km à peine de Kobané, pour mener des frappes contre les positions jihadistes.

Des négociations à ce sujet sont toujours en cours.

Source AFP

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