Fusillades à Ottawa : pas d'autre tireur, la police cherche d'éventuels complices

 

Fusillades à Ottawa : pas d'autre tireur, la police cherche d'éventuels complices

    Le périmètre de sécurité a été levé dans la soirée de mercredi (heure locale) autour du Parlement d'Ottawa, et les parlementaires confinés dans leurs bureaux peuvent, s'ils le souhaitent, rentrer chez eux. La police canadienne ne semble plus chercher d'autre tireur dans la capitale fédérale après les fusillades qui ont fait deux victimes : le caporal Nathan Cirillo, qui gardait le Mémorial de guerre au cÅ?ur d'Ottawa, et son agresseur Michaël Zehaf-Bibeau, également auteur de la fusillade du Parlement.

    Les fusillades en deux lieux de la ville ont provoqué une vague de panique dans la capitale, mercredi matin, les forces d'intervention craignant pendant quelques heures la présence d'autres assaillants dans le bâtiment. Quasiment toute la ville avait été bouclée et les bâtiments officiels fermés. Le maire d'Ottawa Jim Watson a confirmé la levée du périmètre dans la nuit, assurant que le chef de la police lui avait notifié «qu'il y avait un seul tireur et que ce tireur était mort».

    Le Premier ministre dénonce des «attaques terroristes»

    Nathan Cirillo est le deuxième militaire canadien tué en trois jours, après l'adjudant Patrice Vincent, dans ce que le Premier ministre Stephen Harper, avec beaucoup de gravité dans un message télévisé, a qualifié «d'attaques terroristes» et de «geste répugnant». «Le Canada a été ébranlé aujourd'hui mais nous n'allons pas vaciller. (...) Il ne peut y avoir de doute, le Canada ne sera jamais intimidé», a-t-il encore déclaré.

    Après avoir tiré sur le soldat au Monument aux morts, Michaël Zehaf-Bibeau s'est emparé par la force d'une voiture officielle pour gagner plus rapidement l'entrée du Parlement. «Un homme avec les cheveux noirs assez longs, un foulard sur le bas du visage, était armé d'un fusil» en allant vers la porte principale du Parlement, a raconté un témoin. Peu après, une forte détonation a été entendue, suivie de tirs nourris des policiers. Les échanges de coups de feu ont duré «quelques minutes», selon des personnes retranchées. Le tireur a finalement été abattu par le chef de la sécurité du Parlement, un ancien officier de la gendarmerie royale du Canada.

    VIDEO. Ottawa : le film du drame en vidéosurveillance

    Le tireur connu pour des affaires de stupéfiants

    Au moment de l'attaque, le Premier ministre Stephen Harper était dans l'édifice, assistant à la réunion hebdomadaire des parlementaires du parti conservateur qu'il dirige. Il a été rapidement mis en sécurité. «Au cours des prochains jours, nous en apprendrons certainement plus sur le terroriste et ses complicités», a-t-il déclaré cette nuit à la télévision, insistant sur le fait que «les événements de cette semaine rappellent tristement que le Canada n'est pas à l'abri de ce genre d'attaques terroristes que nous avons vues ailleurs dans le monde».

    Les médias canadiens ont diffusé deux photos, la première de Nathan Cirillo, souriant à lui-même dans une voiture. La seconde de l'homme qui l'a mortellement blessé.

    Michaël Zehaf-Bibeau, né en 1982 au Canada d'une mère québécoise  et d'un père libyen, avait eu une adolescence trouble. En 2004 il avait été arrêté pour possession de stupéfiants et en 2011 pour menaces et intimidation. Son père, un homme d'affaires, avait possédé pendant quelques années un bar rue Crescent, à Montréal. Après le divorce de ses parents, qui n'avaient pas rompu le dialogue, Michaël avait suivi sa mère à Ottawa. Susan Bibeau, fonctionnaire fédérale, est vice-présidente de la commission de l'immigration. Tout aussi discret que son ancienne épouse, inconnu des services de police, Bulgasem Zehaf effectuait de fréquents voyages en Libye. Son fils l'y avait rejoint pour un court séjour. Converti à l'Islam, il se serait récemment radicalisé. Considéré comme un «voyageur à haut risque» par les services de renseignement, le jeune homme de 32 ans s'était fait récemment confisquer son passeport.

    VIDEO. Un reporter du Globe and Mail filme l'échange de tirs au sein du Parlement

    Fusillage à Ottawa : «Du personnel en pleurs sortait du Parlement»