« Nous n'avons pas capitulé ». Quelques heures après avoir été tancé par le président américain, Barack Obama, qui a regretté lors d'une conférence de presse vendredi 19 décembre que Sony ait décidé de ne pas diffuser The Interview, le président de Sony Pictures a vigoureusement défendu son groupe. « Le président, la presse et l'opinion se trompent sur ce qui s'est réellement passé », a assuré Michael Lynton, affirmant avoir été forcé de renoncer à sortir le film pour Noël comme prévu car les chaînes de cinéma avaient « appelé une par une » pour dire qu'elle ne le projetteraient pas, face aux menaces proférées par les pirates informatiques.
Sony a été victime fin novembre d'une attaque informatique d'envergure, revendiquée par le groupe de pirates informatiques GOP (« Guardians of Peace »), au cours de laquelle une énorme quantité d'informations ont été dérobées et certaines mises en ligne. Le studio avait reçu ensuite des menaces évoquant les attentats du 11-Septembre pour les salles qui diffuseraient la comédie réalisée par Seth Rogen.
- Une sortie du film à l'horizon ?
Sony a affirmé dans un communiqué qu'il « espérait toujours » sortir le film sur « des plateformes différentes », comme les sites de streaming ou vidéos à la demande, les DVD ou même sur le site de vidéos YouTube.
Le directeur général de Dailymotion a d'ailleurs publié un tweet samedi matin, affirmant qu'il était prêt à diffuser le film sur sa plateforme.
M. Lynton a aussi pointé le manque de soutien de la part des autres studios : « Nous nous sommes retrouvés seuls », ce qu'a dénoncé la star George Clooney en lançant une pétition de soutien à Sony qui a fait chou blanc.
- Un piratage à un demi-milliard de dollars pour Sony
Le président du syndicat des réalisateurs américains (DGA), Paris Barclay, a regretté qu'Internet permette aujourd'hui « à quelques cybercriminels de prendre, à distance, tout une industrie en otage ».
Outre le vol de données sensibles concernant SPE et la vie privée de ses employés, le piratage a « détruit » le système informatique du groupe en « rendant inopérables plusieurs milliers d'ordinateurs », a expliqué le FBI vendredi.
Il pourrait en coûter un demi-milliard de dollars au studio, selon des experts. Michael Lynton s'est contenté de dire que l'impact financier serait « très très important ».
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu