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Un cambrioleur rejugé pour viol et meurtre en appel
Un homme est rejugé pour des vols commis à l'été 2007, au cours desquels une femme de 96 ans avait été tuée de 62 coups de couteau et une autre femme violée.
Une nonagénaire tuée de 62 coups de couteau, une autre femme violée: un cambrioleur comparaît à partir de mardi 28 octobre en appel devant les assises du Val-de-Marne avec deux de ses amis pour des vols qui avaient mal tourné à l'été 2007 à Saint-Ouen.
Le parquet général, qui réclamait la perpétuité à l'encontre du principal accusé Aziz Fathi en 2011, avait fait appel après la condamnation de celui-ci à 26 années de réclusion, de 15 ans pour son complice et de l'acquittement du troisième homme.
L'affaire commence le 27 juillet 2007. Lors d'une intervention pour un feu d'appartement, les pompiers découvrent une femme nue, les chevilles entravées et la gorge tailladée. Deux cambrioleurs, entrés par la fenêtre en pleine nuit, l'ont violée à plusieurs reprises et ont mis le feu à son matelas pour effacer leurs traces.
Le lendemain, les enquêteurs détectent le téléphone portable volé à la victime et remontent jusqu'à Aziz Fathi et Ali Bifrgane. Les deux amis, qui se retrouvent le soir pour boire et faire la fête, sont en vacances dans un camping du sud de la France. Mais de retour à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le premier, aujourd'hui âgé de 40 ans, commet, selon l'accusation, un nouveau crime le 13 août.
Alors qu'il passe l'après-midi dans les bars avec Ali Bifrgane, Aziz Fathi s'absente et rentre par la fenêtre dans un appartement. Surpris par la propriétaire des lieux, une dame de 96 ans, il saisit un couteau et la frappe mortellement à 62 reprises, avant de s'emparer des bijoux dans le meuble secrétaire.
Financer des vacances au camping
Les perquisitions au domicile d'Aziz Fathi permettent d'en retrouver une partie. Entendu par les policiers, l'homme reconnait d'abord les faits puis change plusieurs fois sa version. Déclarant tout d'abord avoir agi avec un complice dénommé "Karim", il dénonce ensuite "Ahmed" puis "Yacine". Face à l'insistance des enquêteurs, il évoque finalement "Max", incarnation de son propre côté obscur, et concède avoir agi seul sous l'influence de l'alcool et de la drogue.
Par la suite, les investigations permettent de relier Aziz Fathi à un troisième cambriolage avec violence, commis lors d'une virée nocturne antérieure. Le 11 juillet à 2h30 du matin, un couple de restaurateurs est réveillé par deux malfaiteurs armés de couteaux. S'en suivent des lacérations à la cuisse sur le mari et des coups de lampe torche à la tête pour exiger les codes des cartes bancaires.
S'exprimant en arabe, les deux hommes s'enfuient en emportant quelques centaines d'euros en liquide et tickets restaurant, deux téléphones portables et la vieille pendule du restaurant. Les enquêteurs pensent alors identifier Ridouane Ait Tmzgou, membre de la famille d'Aziz Fathi, comme son complice lors de cette agression. Il a été acquitté lors du premier procès, sa réelle implication ayant fait débat.
En première instance, l'avocat général avait dénoncé dans son réquisitoire "les crimes inutiles, d'agrément, de loisir" qui ont accompagné les cambriolages. "S'ils ont fait tout ça, c'est pour financer des vacances au camping de Fréjus", avait-il dit.
L'avocate d'Aziz Fathi avait elle mis en avant les "carences affectives" de son client, abandonné enfant, et demandé aux jurés de "faire preuve d'humanité." Ceux-ci avaient rendu leur décision après 12 heures de délibéré. Le verdict est attendu le 7 novembre.
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