Ne cherchez pas, allez au Musée Picasso !

Ne cherchez pas, allez au Musée Picasso !
Un visiteur devant deux peintures au Musée Picasso le 18 octobre 2014. (BERTRAND GUAY/AFP)

Fermé pour travaux depuis 2009, l’hôtel particulier du XVIIe siècle a subi de profondes modifications. Les oeuvres de l'artiste ont enfin un écrin à leur mesure. 

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Si l’idée de dépenser ce week end 40 euros par personne pour aller voir la Fiac (au Grand Palais et à la Cité de la mode et du design) vous rebute, passez donc faire un tour au musée Picasso, rue de Thorigny à Paris. Samedi, de 12 heures à 18 heures, puis dimanche de 9h30 à 18 heures, son accès sera gratuit. Sur les pas de François Hollande, qui inaugure ce samedi matin le musée, vous pourrez découvrir le nouveau visage de cette institution.

Fermé pour travaux depuis 2009, l’hôtel particulier du XVIIe siècle a subi de profondes modifications. La surface accessible au public a été portée de 1.600 à 3.800 m2, de nouveaux espaces ont été aménagés sous les combles (autrefois occupés par des bureaux). Au sous-sol, on a beaucoup creusé pour aménager une enfilade de salles. Ce dernier chantier s’est avéré complexe, le sol  étant contaminé par des métaux lourds (parmi les artisans qui ont occupé le site, il y a eu un bronzier).

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Tout nouveau tout beau ? Ce qui frappe, c’est la blancheur des murs et des cimaises, un blanc trop lumineux, presqu’agressif. Les planchers, tous remplacés, ne craquent plus. Au troisième étage, la magnifique charpente est désormais visible.

Accrochage optimal

L’accrochage des œuvres a été réalisée par Anne Baldassari , ancienne présidente du musée qui avait été débarquée avec fracas par Aurélie Filippetti en mai dernier. Spécialiste incontestée de l’œuvre de Picasso, elle a conçu une présentation qui met en lumière toutes les facettes de la création d’un artiste qui n’a cessé de créer, d’innover, manière d’illustrer sa célèbre phrase : "Je ne cherche pas, je trouve".

Deux solutions. Commencer sa visite par les étages supérieurs : au 3e étage, la collection particulière est enfin montrée de manière cohérente (et non plus au milieu du parcours comme c’était le cas auparavant). Ici on verra des tableaux de Chardin, du Douanier Rousseau, de Renoir, Cézanne, Braque ainsi que des dessins de Degas. Dans les étages inférieurs, la suite des salles décline une série de thèmes (monochromies, cubisme, peintures de guerre, années Pop) confrontant, selon les thèmes, dessins, gravures, sculptures et tableaux. Soit la meilleure façon de montrer comment, à une même époque, Picasso ne cesse de renouveler ses approches stylistiques.

On peut aussi entamer son parcours (ou le poursuivre) en se rendant au sous-sol du bâtiment. Là se déploient les secrets des ateliers de l’artiste : photographies de Brassaï, plâtres, bronzes sont exposés ainsi que des photographies de Brassaï, véritables documents qui montrent l’atelier du Boisgeloup, illustration parfaite du travail de Picasso sculpteur.

Sans être bavard ni didactique à l’excès, cet accrochage pertinent rend parfaitement hommage à l’œuvre et au travail de Picasso. Lors d’une visite privée, il a suscité ce commentaire de l’ancien directeur d’un grand musée parisien : "Quand on voit ça, on se dit, bon d’accord l’art contemporain c’est bien, c’est intéressant. Mais quand même : 'Picasso, c’est toujours le patron'." Bien vu !

Bernard Géniès

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