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Cinq personnes, proches de jeunes gens partis faire le djihad en Syrie, sont en garde à vue après l'opération anti-djihadiste menée mardi matin à Lunel, dans l'Hérault, a-t-on appris de source proche du dossier. Deux des cinq gardés à vue sont eux-mêmes soupçonnés d'être partis en Syrie, les trois autres sont soupçonnés d'être des candidats au djihad, selon une source proche du dossier. D'après nos informations, il s'agit de Hamza M, un étudiant d'origine tunisienne dont le frère Houssamedine et son épouse Maeva ont rejoint la Syrie en février 2014. Ils seraient dans les rangs de l'État islamique à Raqqa.
Jaouad S. a lui aussi été interpellé, il est soupçonné de financer la filière de Lunel. Depuis plus d'un an, il envoie de l'argent par Western Union à ses compatriotes sur la route du djihad. Il faisait notamment parvenir de l'argent à Abdellilah H., un ancien militaire français qui se présente comme ex-membre des commandos et spécialisé en armes à feu. Il avait déclaré être un sniper pour Daech à son entourage basé dans l'Hérault.
Par ailleurs, la filière se finançait grâce à des prêts à la consommation. Chacun des participants parvenait à obtenir jusqu'à 10 000 euros des établissements de crédit type Cofidis ou Cetelem.
"Une filière particulièrement dangereuse" ?
Tous sont connus pour fréquenter une mosquée d'obédience Tabligh, un mouvement piétiste non politique, qui réislamise souvent des individus de culture musulmane détachés de la pratique de la religion. Depuis deux ans, les personnes interpellées revendiquaient publiquement leur soutien à la rébellion djihadiste anti-Bachar el-Assad. Parmi les cinq, deux ont perdu un ou des frères dans les combats. À Lunel, commune de 26 000 habitants, une vingtaine de jeunes entre 18 et 30 ans sont partis pour la Syrie depuis octobre et six ont trouvé la mort, selon les autorités françaises.
Les policiers du Raid sont intervenus peu après 6 heures, rue Frédéric Mistral, non loin de l'église de Lunel, qui avait été totalement bouclé. L'opération s'est prolongée pendant la matinée et aurait également visé de petites communes voisines, situées dans le Gard, a indiqué encore une source proche du dossier. Selon l'AFP, elle a notamment touché Caussiniojouls, au nord de Béziers, voire Aimargues (Gard). Elle s'est déroulée dans le cadre d'une information judiciaire dont sont saisis des magistrats antiterroristes à Paris. "Si l'implication des personnes soupçonnées est confirmée par l'autorité judiciaire, ce sera donc une filière particulièrement dangereuse et organisée qui aura été démantelée ce matin, une de plus", a ensuite réagi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
"Une intervention musclée"
"Quand ils viennent, ils savent qui ils viennent chercher. (...) L'opération me paraît logique. Derrière ces départs, il faut savoir qui il y a. Est-ce qu'il y a quelque chose d'organisé ? Avec l'opération de ce matin, c'est un début de réponse qui arrive", a commenté de son côté le maire (DVD) de Lunel, Claude Arnaud, sur France Info. Selon un habitant de l'un des immeubles investis, "plusieurs voitures banalisées sont arrivées. Des hommes en sont sortis encagoulés et ont défoncé les portes des appartements de l'immeuble". Choqué, le témoin raconte : "On m'a mis un fusil sur la tempe (...) et finalement ils ont interpellé le voisin du dessus, Saïd", a-t-il ajouté, précisant "ne pas connaître son voisin plus que ça". "Saïd, c'est quelqu'un de bien. Il travaille. À ma connaissance, il n'avait pas de problème avec la justice. Il tenait un bar à chicha à Lunel", a déclaré un autre voisin.
Selon un troisième témoin, Tarek, dont le frère a été interpellé, les hommes "en tenue" avaient "une masse d'armes". "Ils m'ont plaqué, m'ont mis par terre, m'ont tapé dessus. Ils ont embarqué mon frère", a-t-il dit. À Caussiojouls, les policiers du Raid ont débarqué à 6 h 30 dans un appartement au-dessus de la mairie et ont interpellé un homme qui s'y trouvait depuis une quinzaine de jours.
À Lunel, des riverains restent médusés. Comme ce couple qui tient une boucherie, juste en face des deux immeubles visités. "Des flics sont arrivés, ils ont défoncé des portes", témoigne Christiane. "Ils sont arrivés comme à Paris, quand il y a eu les attentats, ils étaient une vingtaine, cagoulés et avec des armes... On se serait cru dans un film. On se doutait bien que ce n'était pas pour un petit trafic." Sur cette place au coeur de la ville, l'opération a duré de 6 heures à 9 h 30, avec au moins une interpellation dans chaque résidence. Les policiers ont pénétré dans chaque appartement à la recherche "d'une personne bien précise", "ils ont demandé comment je m'appelais, je le leur ai dit. Ils ne m'ont pas cru. Alors, j'ai sorti ma pièce d'identité. Ils ont appelé leur chef pour vérifier et ils m'ont laissé tranquille", a raconté un habitant.
Changement de discours à la mosquée
Dans cette petite ville, classée en zone de sécurité prioritaire avec un taux de chômage qui atteint les 20 %, les départs de jeunes vers la Syrie interpellent depuis plusieurs mois les autorités, mais elles ne trouvent pas de réponses appropriées. Certains djihadistes fréquentaient la mosquée Al-Baraka, que le préfet de l'Hérault, début janvier, a jugée "préoccupante en raison d'un risque d'emprise fondamentaliste".
Après l'annonce de la mort de certains en Syrie, l'ex-président de l'Union des musulmans de Lunel, Lahoucine Goumri, avait refusé de condamner leurs départs avant de revenir sur ses propos. Son successeur, Rachid Belhaj, a voulu calmer le jeu. Après les attentats parisiens, la mosquée de la ville est revenue dans le giron de l'ensemble des mosquées du département et a participé au message unique de paix envoyé à la communauté musulmane, lors de l'office du vendredi, par une vingtaine d'imams héraultais.
E les lignes. -
Renaud Camus
raconte dans ”Le grand remplacement", qu'il est retourné, il y a quelques temps à
Voilà ce que Renaud Camus a constaté concernant Lunel : ”La population, en une génération, avait été entièrement changée. ”Ce n'était plus le même peuple aux fenêtres. ”Un changement à vue était survenu sur les lieux de ma culture, je marchais dans une autre culture et une autre civilisation. " Ceci a été repris par Finkielkraut dans L'identité
malheureuse, livre vivement critiqué sur Canal +
Oui PEP17, je dirais même plus :
effectivement, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, et si la sécurité est à ce prix (je reprends vos paroles), il faut faire beaucoup d'omelettes, n'en déplaise à tous les bobos-gauchos-socialos-écolos !
Haha ca me fait penser a American sniper que j'ai vu hier. Mais Bon quand tu es terroriste entrainer en syrie on va t'envoyer une invitation au commissariat par la poste, faut arreter.