TECHNOLOGIEDu textile tactile et des mini-radars, les derniers projets fous de Google

Du textile tactile et des mini-radars, les derniers projets fous de Google

TECHNOLOGIEL'entreprise dévoile ses interfaces du futur...
Le textile tactile du Projet Jacquard de Google.
Le textile tactile du Projet Jacquard de Google. - GOOGLE
Philippe Berry

Philippe Berry

La composition de votre prochaine veste? 85% coton et 15% fil électrique. C'est l'ambition du Projet Jacquard de Google, dévoilé vendredi par l'entreprise lors de sa conférence I/O 2015, qui ambitionne de tisser des vêtements tactiles pour interagir naturellement avec nos machines. Les mini-radar du Projet Soli, eux, peuvent détecter des gestes miniatures de nos doigts avec une précision largement supérieure à n'importe quelle caméra. Après une journée sans grande surprise jeudi, Google fait enfin un peu rêver.

Le grand public connaît surtout Google X, la division derrière des projets futuristes comme Glass et Car. Mais Jacquard et Soli sortent de l'imagination des pirates d'ATAP, le labo de recherche de Google racheté à Motorola, à qui l'on doit déjà les projets Ara (téléphone modulaire) et Tango (scan en 3D).

Projet Jacquard: De l'électronique fondu dans le textile



Google a mis au point des fils métalliques souples et multicolores, qui peuvent être tissés et mélangé avec des fils textiles habituels (coton, soie, polyester) par les machines déjà utilisées dans l'industrie. Des fils métalliques pour quoi faire? Car ils conduisent l'électricité. Tissez-les en grille, et n'importe quelle surface devient tactile.

Le problème, c'est qu'il faut encore pouvoir fusionner d'autres composants électroniques (connecteurs, batteries, radios Bluetooth etc.) pour pouvoir communiquer avec un smartphone ou une ampoule connectée. Google les a cependant suffisamment miniaturisés pour les intégrer à un bouton de veste ou une poche de jeans. L'entreprise n'a pas fourni de détail sur le prix ou la disponibilité mais a annoncé un partenariat avec Levi's.

Sur scène, le cerveau du projet, Ivan Poupyrev, porte une veste estivale en lin. En passant la main sur sa manche, il peut téléphoner à un ami ou zapper une chanson. Selon lui, le textile tactile «est destiné à des gestes simples et amples». Pour la précision, Google a une autre idée en tête.

Projet Soli: Des mini-radars pour détecter les gestes de la main



De Kinect à Leap Motion, la plupart des technologies de tracking des mouvements utilisent des caméras infrarouges ou des variantes. Les radars de Soli, eux, ont été réduits à une puce de 9 mm de large, qui blaste des ondes radio. En rebondissant sur la main et les doigts, Google peut en déduire leur position dans l'espace à l'échelle du millimètre, avec une fréquence équivalente à 10.000 images par seconde. Dans la démonstration, le lag semblait inexistant.

L'avantage, selon Poupyrev, c'est que contrairement aux caméras, la technologie n'a pas de problème si des doigts sont les uns derrière les autres. On peut donc les croiser, les frotter ou les tapoter, et profiter de la mobilité des 27 os de la main.

Si la démonstration semble magique, l'expérience Leap Motion (bluffant dans un environnement contrôlé, décevant en conditions réelles) appelle à la prudence. Mais les casques d'Oculus ou de Sony ont peut-être trouvé la technologie dont ils avaient besoin pour permettre d'interagir avec les mondes virtuels.

Sujets liés