Des hommes armés se présentant comme des islamistes somaliens chabab ont ouvert le feu sur un bus, samedi 20 décembre sur la côte du Kenya, avant de prendre la fuite sans faire de victime, ont indiqué des témoins et les autorités locales.
Selon un passager, les assaillants ont encerclé le bus, immobilisé par les tirs, et trois d'entre eux sont montés en se présentant comme des « moudjahidin », avant de repartir, pensant que le bus ne transportait que des musulmans.
Le bus, parti de Mombasa avec 50 passagers à destination de Lamu, à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne, a été attaqué vers 16 heures, heure locale, à 15 kilomètres de la localité de Witu, non loin du lieu où un bus avait été mitraillé et sept passagers tués en juillet, une action revendiquée par les Chabab.
Witu est située à une cinquantaine de kilomètres de Mokowe, localité d'où partent les bateaux pour l'archipel de Lamu. Cet archipel, autrefois joyau du tourisme kényan, est aujourd'hui largement déserté par les visiteurs étrangers. La zone de l'attaque, en retrait du littoral, n'est pas touristique et est fortement déconseillée aux étrangers.
MULTIPLICATION DES ATTAQUES MEURTRIÈRES
En juin et juillet, les Chabab, affiliés à Al-Qaida, avaient revendiqué une série de raids contre des localités et des véhicules dans la zone, qui avaient fait une centaine de morts. Fin novembre et début décembre, ils ont également revendiqué deux attaques dans la région frontalière de Mandera, dans le Nord-Est, au cours desquelles ils ont exécuté 28 passagers d'un bus puis 36 employés d'une carrière.
Les attaques des islamistes sont en recrudescence depuis que Nairobi a envoyé, en octobre 2011, l'armée les combattre dans le sud somalien. Les autorités kényanes sont sous le feu des critiques pour leur incapacité à juguler la menace chabab. Le président Uhuru Kenyatta a finalement limogé début décembre son ministre de l'intérieur et le chef de la police.
L'attaque de samedi intervient quelques jours après l'adoption d'une loi très controversée sur la sécurité, que le président Kenyatta affirme indispensable pour contrer la menace terroriste. L'opposition et les défenseurs des droits de l'homme voient dans le texte une atteinte aux libertés fondamentales.
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