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Ca se passe en Europe : l’«opération Triton» sème le trouble

Alors que le ministre italien de l’Intérieur, Angelino Alfano, y voit un passage de relais, le directeur exécutif de l’agence Frontex estime que l’opération Triton ne saurait se substituer à Mare Nostrum pour protéger les migrants en Méditerranée.

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Pour le ministre de l’Intérieur italien, Angelino Alfano, l’ « opération Triton » a vocation à se substituer à l’opération militaro-humanitaire Mare Nostrum, strictement italienne, lancée il y a un an

Par Pierre de Gasquet, Jean-Philippe Lacour, Vincent Collen

Publié le 21 oct. 2014 à 06:24

Le nom de l’opération peut paraître curieux, mais ainsi l’a voulu l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex. Soutenue par huit pays (France, Espagne, Finlande, Portugal, Islande, Pays-Bas, Lituanie et Malte), mais pas encore par l’Allemagne, et placée sous le commandement et le contrôle des autorités italiennes, l’opération Triton a pour but de patrouiller et secourir les migrants en perdition en Méditerranée, à partir du 1er novembre. Six navires, deux avions et un hélicoptère seront mis à disposition par les pays concernés, de manière rotative, pour un budget mensuel de 2,9 millions d’euros dégagé par Frontex. L’ennui, c’est que l’on ne sait plus très bien quelle est la portée exacte de l’opération Triton. Pour le ministre de l’Intérieur italien, Angelino Alfano, elle a clairement vocation à se substituer à l’opération militaro-humanitaire Mare Nostrum, strictement italienne, lancée il y a un an.

Mais pour le directeur exécutif de Frontex, Gil Arias Fernandez, «Triton sera lancée indépendamment du destin de Mare Nostrum», dont la clôture ou la baisse de régime incombent totalement aux autorités italiennes. «Conformément au mandat de Frontex, l’objectif prioritaire de l’opération Triton est le contrôle des frontières, mais je dois souligner que dans toute nos opérations maritimes, nous considérons le sauvetage des vies comme une priorité absolue», a assuré le directeur de Frontex. «Un telle opération ne répond pas aux besoins de milliers de migrants et de réfugiés, y compris ceux qui sont forcés de fuir les guerres et les persécutions au Moyen-Orient et en Afrique. L’idée qu’elle puisse remplacer Mare Nostrum pourrait avoir des conséquences catastrophiques et mortelles en Méditerranée», estime, de son côté, John Dalhuisen, directeur Europe et Asie centrale d’Amnesty International. Le HCR n’a pas caché non plus sa préoccupation sur une fin éventuelle de l’opération Mare Nostrum qui a permis de sauver plus de 91.000 personnes depuis un an. «La mise en place de Triton n’est qu’une petite avancée dans le renforcement des frontières extérieures et une meilleure gestion des flux migratoires en Europe. Il y a encore beaucoup à faire», estime la députée européenne Rachida Dati qui a interpellé la présidence italienne de l’Union européenne sur ce sujet.

Les interrogations sur la portée et les moyens effectifs de l’opération Triton interviennent au lendemain de la grande manifestation («Stop Invasion») qui a mobilisé quelque 100.000 personnes, ce week-end, à Milan, à l’appel de la Ligue du Nord, à Milan, en vue de demander l’arrêt de «Mare Nostrum».

Le système de paiement interbancaire britannique hors service pendant neuf heures

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Le système de paiement interbancaire britannique a cessé de fonctionner pendant plus de neuf heures hier. La Banque d’Angleterre a décidé de suspendre toutes les opérations lundi matin à 6 heures après avoir découvert une faille informatique durant une opération de maintenance au cours du week-end. Baptisé Real Time Gross Settlement (RTGS), le système gère quelque 575 milliards de livres de transactions quotidiennes entre les banques. Soit l’équivalent du PIB du Royaume-Uni tous les trois jours. Pendant la mise à l’arrêt, la Banque d’Angleterre a dû opérer les transactions les plus importantes manuellement. CHAPS Clearing, la société qui opère le RTGS, a assuré que toutes les transactions retardées seraient traitées dans la journée d’hier. Si aucun incident de paiement n’était recensé hier soir, certains hommes politiques ont pris l’affaire très au sérieux. Andrew Tyrie, président de la commission du Trésor au Parlement, demande à la Banque d’Angleterre d’expliquer clairement ce qui s’est passé afin qu’un tel événement ne se reproduise pas. « L’économie toute entière est dépendante d’un système de paiement fiable », a-t-il dit. Le gouverneur de l’institut d’émission, Mark Carney, a lancé une enquête interne.

La famille pour tous... les goûts en Allemagne

En Allemagne, le modèle classique de famille - parents mariés avec une filiation d’un ou plusieurs enfants - a du plomb dans l’aile. Selon un décompte établi l’an dernier, 20% des pères et mères y élevaient seuls leur(s) enfant(s), 10% d’autres couples vivant en union libre ou entre personnes de même sexe. Le mariage demeure certes encore le cadre de vie de famille dominant, comme l’a montré hier l’institut de statistiques Destatis. Les couples mariés avec au moins un enfant mineur à leur charge représentent encore 70% des 8,1 millions de familles dans le pays. Mais ils étaient 81% il y a moins de 20 ans. Les enfants sont, selon le sociologue Jürgen Dorbritz, la raison pour laquelle le mariage est toujours la principale forme de la famille en Allemagne. Mais dans ce pays comme au niveau européen, les enfants vivent souvent dans d’autres modèles de famille que par le passé. Le nombre de parents isolés a augmenté de 6  % depuis 1996, celui des vies en union libre a doublé. Un facteur d’explication est la plus forte intégration des femmes sur le marché du travail, un autre est un changement d’attitude. Selon un sondage réalisé par un institut de recherche sur la population de Wiesbaden, 35% des adultes entre 20 et 39 ans rejettent l’institution du mariage. Et un homme sur dix souhaite rester sans enfant, ajoute Jürgen Dorbritz. Cela est corroboré par les faits : environ la moitié de la population allemande vit dans un foyer sans enfant. La prise de distance avec le mariage est plus marquée en ex-RDA. On y trouve certes plus de couples avec enfants, mais ils se sont mariés dans une proportion moindre qu’à l’ouest. La plupart des familles monoparentales vivent à Berlin, près d’un tiers des familles contre à peine une famille sur six dans le Land de Bade-Wurtemberg, de tradition catholique.

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