TROIS QUESTIONS à... L’herbe et le fourrage, un outil de pilotage de l’exploitation agricole
Vous dîtes aux vétérinaires que le Triticale, plante synthétique que donnent les agriculteurs à leur élevage n’est pas la panacée, alors qu’elle est réputée énergétique pour les bovins. Pourquoi ?
À cause de l’Ergostérol, une substance qui déséquilibre les flores de la panse de la vache. Du coup elle ne digère plus, ne consomme plus et ne se développe plus. De plus c’est dangereux en période de vêlage.
Nourrir les élevages en mettant les bêtes au champ ne se fait pas n’importe quand. Il y a une technique pour connaître le moment optimum ?
Oui, c’est la méthode de la somme des températures. À partir du 1er février, l’éleveur prend le minimum et le maximum de la moyenne journalière qu’il divise par deux. Tous les jours il additionne. Selon l’altitude, le démarrage de la végétation démarre entre 200 à 300°, à 500° les épis poussent, l’épiaison survient vers 700° additionnés, et la floraison entre 900 et 1 600°. Ce sont des repères dans la vie de l’herbe qui renseigne sur le moment de la fauche aussi.
L’herbe et le fourrage sont des éléments clefs du pilotage d’une exploitation agricole, à tel point que vous préconisez plusieurs variétés d’herbe dans une prairie ?
La luzerne et le ray-grass ne suffisent pas pour endiguer les mauvaises herbes. En variant les semences, on comble les surfaces et on produit à la fois de l’énergie et des protéines. Mais il faut se méfier aussi de ce qu’on injecte sur les prairies : l’apport de digestat issu de la méthanisation peut griller totalement une prairie en deux ans ; il faut le mélanger avec de la paille afin de garder les matières organiques du sol.
Expert en nutrition animale, consultant chez 5MVET et Alfalor
