Les Jegou, pompiers de père en fils

    Les Jegou, pompiers de père en fils

      7 h 50 ce samedi matin au centre de secours de Sainte-Geneviève-des-Bois. L'heure du traditionnel rassemblement. Eric Jegou prend sa garde pour 12 heures. Une routine pour ce solide pompier de 49 ans. Mais derrière la cuirasse blindée par plus de 30 ans de service pointe une émotion particulière. « C'est un jour spécial », lance-t-il à ses collègues. Affecté au véhicule numéro un, le premier à s'élancer en cas d'alerte, il s'apprête à partager sa garde avec ses deux fils Brendan et Lenaïc, l'aîné. Ce dernier, âgé de 24 ans, pompier professionnel en Seine-et-Marne mais aussi volontaire à Sainte-Geneviève, prend ce lundi le départ d'un tour du monde pour deux ans et demi.Les responsables du centre de secours ont tenu à marquer le coup en rassemblant père et fils dans la mêmeunité d'intervention. « C'est un clin d'oeil en l'honneur d'Eric qui est un exemple, confie le capitaine Frédéric Guérin, chef de ce centre de secours. Il véhicule énormément de valeurs et aime les transmettre. C'est d'ailleurs lui qui est en charge des jeunes sapeurs-pompiers (JSP, les enfants futurs volontaires ou professionnels) chez nous. »

      Brendan, Lenaïc et Eric Jegou ont effectué leur douze heures de garde dans la même équipe. (LP/L.D.) Peu après 8 heures, la garde démarre par le traditionnel contrôle du matériel, point de départ d'une journée spéciale pour les Jegou. « C'est particulier pour moi qui ai passé toute mon enfance aux JSP encadré par mon père », avoue Brendan, 18 ans, pompier volontaire depuis quelques semaines à peine.« Ce qu'on vit là est unique, savoure Lenaïc. Il faut juste arriver à faire la part des choses. J'espère ne pas l'appeler « papa » lors de notre première intervention. » Et le premier départ ne tarde pas. 8 h 40, l'équipage Jegou fonce porter secours à une personnes prise de convulsions. Les pompiers découvrent un enfant de 9 ans sans connaissance dans l'appartement familial. Epileptique, il sort d'une grosse crise. Rapidement, chacun prend son rôle. Eric rassure les parents et se met immédiatement en contact avec le médecin du Samu. Brendan, prend les constantes de la petite victime. A ses côtés, Lenaïc sollicite l'enfant qui tarde à revenir à lui. Les yeux fermés, il ne répond pas aux sollicitations. « Le Samu devrait intervenir rapidement », lâche Eric. Son fils aîné appelle sans relâche le petit garçon. Lentement, il semble refaire surface. « Il récupère », souffle Eric. Plus besoin du Samu. Les pompiers vont se charger du transfert jusqu'à l'hôpital de Longjumeau.

      Lenaïc Jegou (à gauche) et son père Eric. (LP/L.D.) Au retour à la caserne, petit moment de détente autour des crèpes apportées par Eric. « C'est mon côté breton », sourit le papa satisfait de cette première intervention en famille. « On se retrouve dans le feu de l'action et on oublie qu'on agit avec ses fils, analyse-t-il. Chacun a tenu son rôle. C'était bien. »11 h 5, nouvel appel. Soupçon d'accident vasculaire cérébral d'une pensionnaire d'une maison de retraite des environs. Jegou père et fils se remettent en routeâ?¦Le Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Essonne lance une campagne de promotion du volontariat à découvrir sur son site Internet.