Partager
High-Tech

Jean-Yves Charlier déclare forfait à SFR

PDG de transition, le patron belge a apaisé l’entreprise, mais l’a aussi endormie. Patrick Drahi et Numericable prennent les rênes d’un SFR sur la défensive, au réseau mal en point.
réagir
Jean-Yves Charlier, nouveau PDG de SFR
Jean-Yves Charlier, nouveau PDG de SFR
DR

C’est avec un bonnet d’âne décerné par l’UFC, mardi 21 octobre, sur la qualité de la 4G que Jean-Yves Charlier achèvera dans quelques jours son mandat à la tête de SFR. La semaine prochaine, l’Autorité de la concurrence indiquera à Numericable ses conditions au rachat de l’opérateur. Le temps ensuite pour Patrick Drahi, le nouvel actionnaire de référence, de boucler une augmentation de capital, l’opération devrait être définitivement close d’ici à fin novembre. Depuis sa nomination, en août 2013, Jean-Yves Charlier aura fait surtout figure de pape de transition.

Carton rouge

Durant cette période, l’opérateur au carré rouge s’est-il arrêté d’investir ? Sa maison mère, Vivendi, a-t-elle mis un frein aux dépenses au moment de céder sa filiale à Patrick Drahi ? La direction de SFR jure que non. Mais les nouvelles sur le réseau n’ont pas été bonnes ces derniers mois : pannes, chiffres décevants sur le nombre d’antennes 4G, loin derrière Orange et Bouygues Telecom… et maintenant carton rouge décerné par l’association consumériste.

"SFR, la grande désillusion sur la 4G", note l’UFC dans son étude publiée mardi. L’organisme place SFR en quatrième place des opérateurs sur la qualité de son très haut débit mobile: c’est le seul sous les 50% en matière de téléchargement de fichiers en moins de 30 secondes. Une humiliation pour le deuxième opérateur français, plus habitué à rivalisé avec Orange. "Nous voir comparés à Free a été très difficile, nous avons été touchés par cela", note un représentant syndical. 

Le loup Google

Méprisé par Vincent Bolloré, le nouveau pilote du paquebot Vivendi qui restera actionnaire à 20% de l’opérateur, et écarté par Patrick Drahi, qui a préféré nommer à ses côtés son fidèle lieutenant Eric Denoyer, Jean-Yves Charlier ne quittera guère son siège de PDG sous les applaudissements. "Son seul fait d’arme est d’avoir signé avec Google et sa box, autant dire qu’il a fait entrer le loup dans la bergerie", s’indigne un connaisseur de la maison.

Tout n’est quand même pas noir dans son bilan. L’ancienne équipe de Vivendi, dirigée par Jean-René Fourtou, peut le remercier d’avoir mené avec brio les roadshows auprès des investisseurs lors de la mise en vente de SFR. Toujours élégant, le sourire aux lèvres et parfaitement bilingue en anglais, il a fait le job sans accroc.

Période difficile

Caché des médias, il n’a pas non plus ménagé sa peine pour pacifier la maison durant cette période difficile, multipliant les visites aux salariés partout en France et les vidéos pour les tenir informés. C’est d’ailleurs à eux qu’il s’est adressé dans un mail posté le 15 octobre à 21 heures, où il a estimé que «c’est SFR qui a mené la plus profonde transformation du marché des télécommunications en France». Visiblement ce n’est pas l’avis de tout le monde…

 

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications