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Duel de Napoléon à Waterloo

Waterloo célébrera en juin le bicentenaire de la fameuse bataille. Pour tenir le rôle principal, deux candidats s'affrontent : un Français et un Américain.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 24 octobre 2014 à 11h54, modifié le 27 octobre 2014 à 10h45

Temps de Lecture 2 min.

Frank Samson, avocat parisien de 46 ans, a déjà joué plusieurs fois Napoléon dans des reconstitutions, notamment à Leipzig en 2013. Il met en avant sa « vraisemblance physique » avec l'Empereur.

Dilemme à Waterloo, où se prépare la reconstitution de la grande bataille : pour la commémoration de son bicentenaire, le 18 juin 2015, est-il imaginable de confier le rôle-phare, celui de Napoléon, à un Américain ? Ou doit-il,  « logiquement », revenir à un Français ? Le premier, Mark Schneider, 44 ans, 1,68 m - la taille de l'Empereur -, a derrière lui une longue expérience de « reenactor » (« reconstitueur »), et dit s'être préparé toute sa vie pour l'événement. Le second, Frank Samson, un avocat parisien de 46 ans, passionné d'histoire, incarne l'Empereur depuis dix ans et annonce son "abdication" après les prochaines cérémonies de Waterloo, qu'il considère, lui aussi, comme un aboutissement.

Les organisateurs devront prendre une décision rapidement afin de ne pas mettre en péril les manifestations qui s'étaleront sur quatre jours et comprendront, outre deux représentations de la bataille, un colloque international, un immense feu d'artifice tiré de la Butte du Lion, érigée en 1826 pour célébrer la victoire des monarchies, et une inauguration de la Ferme d'Hougoumont, dernier témoignage authentique de la bataille. A Waterloo, riche bourgade du Brabant wallon, qui n'était qu'un hameau il y a deux siècles, c'est déjà la grande effervescence. Des dizaines de milliers de spectateurs sont attendus pour l'événement et près de 5 000 participants du monde entier ont déjà fait part de leur désir de fouler la « morne plaine » pour participer à la reconstitution.

UNE BATAILLE « ÉCRASÉE PAR L'OMBRE DE NAPOLÉON »

La presse belge soupèse les chances des deux candidats empereurs et pense que le Français a une possibilité de l'emporter sur son rival, jugé « trop américain », en raison notamment d'un accent assez éloigné de celui du Corse le plus célèbre de l'histoire. Ancien militaire, Mark Schneider a toutefois pour lui une longue expérience - il incarne La Fayette lors des commémorations de la guerre d'indépendance américaine à Williamsburg, en Virginie - et a soulevé un vibrant « Vive l'Empereur ! » au moment de sa première apparition à Waterloo en 2005, tant sa ressemblance avec Napoléon avait sidéré les figurants et le public. Frank Samson table, lui, sur sa « vraisemblance physique » et sur le fait qu'il sait monter à cheval. « Comment pouvez-vous imaginer que ce ne soit pas un Français qui endosse le rôle ? », s'est-il exclamé dans le quotidien Le Soir. Il concède toutefois que son adversaire, même s'il est « trop mince », ferait un excellent Bonaparte. Une certitude : les deux prétendants jettent un regard peu critique sur leur héros et sur l'histoire d'une bataille « écrasée par l'ombre de Napoléon », selon l'historien belge Bernard Coppens, auteur de Waterloo, les mensonges (Jourdan Editeur, 2009). Dans ses « dictées » de Sainte-Hélène, l'Empereur a notamment inventé « plusieurs faits destinés à masquer ses erreurs et à rejeter la responsabilité de la défaite sur les maréchaux Ney et Grouchy », affirme M. Coppens. Des manipulations qui n'ont pas entamé la réputation de stratège de l'Empereur : à l'académie militaire américaine de West Point, les élèves passent onze semaines à étudier les batailles napoléoniennes.

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