Daech à l'offensive, Damas dans le viseur

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Publié le , mis à jour
Olivier Auradou

Jusqu'où iront les combattants de l'organisation Etat Islamique (Daech) ? Après la prise de Ramadi – la capitale de la plus grande province irakienne – et celle de la ville historique de Palmyre en Syrie, c'est le dernier point de passage à la frontière irako-syrienne, encore aux mains du régime de Bachar, qui vient de tomber. Daech contrôle ainsi la moitié du territoire syrien.

La déroute de l'armée syrienne est la conséquence de 4 années épuisantes de guerre civile, et de tensions entre les officiers majoritairement alaouites (c'est-à-dire chiites) et les soldats sunnites. Ces derniers ont massivement déserté, faisant passer l'armée syrienne de 300 000 hommes à 150 000. Mais les dernières victoires de l'EI sont aussi le signe d'un recentrage de l'armée régulière autour de Damas et de la route vitale vers la mer, qui passe par Homs, Hama et Lattaquié, le fief du président Bachar Al-Assad.

Considérée il y a peu comme totalement improbable, la chute de la capitale syrienne, Damas, est aujourd'hui fortement redoutée.

Contrairement aux zones où l'EI règne en maître, les sunnites ne sont pas majoritaires à Damas, ni à Bagdad, ce qui ne facilitera pas leur avancée. Mais pour les spécialistes du monde musulman et du jihadisme, Damas est bel et bien dans le viseur des combattants de Daech. Pour Gilles Kepel, «dans le monde arabe sunnite, la chute de Damas, c'est la bataille d'Armageddon, c'est l'arrivée de l'antéchrist. C'est la hantise de l'Arabie Saoudite et de ses alliés sunnites. Avec la prise de Damas, l'Etat islamique aurait une espèce d'aura extraordinaire qui renforcerait son attractivité dans la base sunnite dans toute la région». Selon Mathieu Guidère, «si l'Iran et le Hezbollah ne renforcent pas leur soutien pour la reprise de Palmyre, les jours du régime de Damas sont comptés».

La communauté internationale semble être aujourd'hui assez démunie. En Irak, le commandement américain vient de reconnaître qu'il allait devoir «revoir sa stratégie» après la perte de Ramadi, la qualifiant de «sérieux revers».

Les frappes aériennes ne suffisent visiblement pas à contenir l'avancée des terroristes. Quant à la Syrie, aucun pays, à part la Russie et l'Iran, n'est prêt à venir en aide au régime de Bachar, responsable d'un conflit qui a fait plus de 220 000 morts.

Le peuple syrien ne semble désormais avoir comme choix que celui de son bourreau, entre le régime en place et l'EI.

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Les commentaires (6)
Homosapiens Il y a 8 années Le 26/05/2015 à 00:13


Pourvu que Daech restera en Syrie lorsqu'il en aura fini de Al Assad....

Et qu'il n'aura pas de vélléités d'aller ailleurs...!!!!!

Homosapiens Il y a 8 années Le 26/05/2015 à 00:07

@Durango...

Vous me semblez bien optimiste...

De toute façon, malgré vos analyses, je demande à voir et donc quand quelques mois, nous serons fixés sur leur sort.......!!!!!!!

Homosapiens Il y a 8 années Le 26/05/2015 à 00:04


Damas dans le viseur de Daech n'est pas étonnant....

Mais pour cela, il doit conquérir du territoire doucement mais sûrement!!!!!!!