Un véhicule de société de transport de fonds Loomis après un braquage le 19 octobre 2012 à

Un véhicule de société de transport de fonds Loomis après un braquage le 19 octobre 2012 à

afp.com/Mehdi Fedouach

Le vol a eu lieu le 11 octobre à Arcueil (Val-de-Marne), où se trouve l'un des deux centres franciliens de Loomis, mais n'a été découvert que quelques jours plus tard par la société, qui a aussitôt alerté la justice, a relaté à l'AFP une source proche de l'affaire.

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Saisi d'une plainte, le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour "vol aggravé par salarié", le 15 octobre, confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne, selon une source judiciaire.

Contactée par l'AFP, la société n'avait pas donné suite mardi en milieu de journée.

D'après les premiers éléments de l'enquête, la salariée mise en cause était employée au service "caisse" du site d'Arcueil, chargé de compter les billets ramenés par les convoyeurs de fonds de la société.

Elle serait parvenue à dérober une caissette de billets puis à les glisser dans son sac à main, à l'intérieur du vestiaire. Avant de quitter son travail, elle aurait remis en place la caissette, remplie de blocs de papier, pour maquiller son forfait.

"Cette personne était employée depuis peu chez Loomis", où elle travaillait en CDD, a précisé la source proche de l'affaire. Selon la source judiciaire, cette femme, dont l'âge n'a pas été précisé, a pris la fuite et pourrait se trouver à l'étranger.

- 'Une faille dans le système' -

Présence éventuelle de complices' Erreur dans le respect des procédures' "Il y a sans doute eu une faille dans le système", estime Alain Cebil, délégué CFDT sur le site d'Arcueil, qui emploie 260 personnes.

"La question se pose forcément de savoir comment on sort 256.000 euros d'un local hypersécurisé, avec des caméras partout", acquiesce Jacky Gontier, délégué Force ouvrière, pour qui ce type de vol est "normalement impossible" dans les centres Loomis.

D'après la source proche de l'affaire, la salariée serait une ex-gendarme, entrée chez Loomis grâce aux "équivalences" dont ces derniers bénéficient. "Pour intégrer la société, il faut un certificat de qualification professionnelle. Mais les ex-policiers et gendarmes n'en ont pas besoin", a commenté cette source, estimant que le filtre "a mal fonctionné".

La société Loomis avait déjà été marquée par le vol spectaculaire de 11,6 millions d'euros, le 5 novembre 2009, par Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui avait faussé compagnie à ses deux collègues à bord d'un fourgon blindé.

Le véhicule avait été retrouvé trois heures plus tard, entièrement vide. Les enquêteurs avaient localisé dans la foulée l'essentiel du butin, soit 9,1 millions d'euros jetés en vrac au fond d'un box loué par Musulin, à Lyon sous une fausse identité.

Ce dernier avait fini par se rendre à la police monégasque, après onze jours d'une mystérieuse cavale, notamment en Italie. Il a été condamné en novembre 2010 à cinq ans d'emprisonnement, mais est sorti de prison en octobre 2013, alors que 2,5 millions du butin restent introuvables.

Premier opérateur de sécurité fiduciaire, Loomis, groupe d'origine suédoise, compte 3.700 salariés en France, où il réalise plus de 3 millions de dessertes par an, selon son site internet.

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