JUSTICEAir France: «Ce procès est celui de la violence, pas d’une simple chemise»

Air France: «Plus qu'une affaire de chemise arrachée, c'est une affaire de violence»

JUSTICECinq salariés d’Air France comparaissent ce mardi devant le tribunal correctionnel de Bobigny après un premier renvoi obtenu en mai dernier…
Ouverture du procès de la "chemise arrachée" à Air France
Ouverture du procès de la "chemise arrachée" à Air France - Marie Hospital, Agnès Coudurier-Curveur AFPTV
Hélène Sergent

Hélène Sergent

Ce 5 octobre 2015, les images de la fuite de Xavier Broseta, directeur des ressources humaines d’ et Pierre Plissonnier, chargé de l’activité long courrier, torses nus et chemise en lambeaux, . Près d’un an après, cinq salariés de la compagnie comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour « violences en réunion » et dix autres pour « dégradations ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Un enjeu symbolique

l’ambiance est tendue. Des manifestants se sont rassemblés sur le parvis du siège d’Air France à Roissy pour protester contre le projet de restructuration de la compagnie aérienne, menaçant à l’époque 2.900 emplois. Après avoir forcé les grilles d’accès, les salariés envahissent la salle où la direction s’était réunie. La suite, filmée par plusieurs médias, a fait la une des journaux télévisés pendant des semaines.

Contactés par 20 Minutes, Dominique Mondoloni et Baudouin de Moucheron, avocats d’Air France, partie civile dans la procédure, insistent sur la dimension symbolique de ce procès : « Nous réclamons des dommages et intérêts d’un euro, la réparation du préjudice matériel, ce n’est pas l’enjeu. C’est davantage une affaire de symbole qu’une bataille pécuniaire. La compagnie tient à affirmer haut et fort qu’elle ne peut accepter que la violence prenne le pas sur le dialogue social. »

Un procès politique ?

Pour Miguel Fortea, secrétaire général du syndicat CGT d’Air France, il s’agit avant tout d’un dossier « politique » : « Dès le lendemain des faits, . L’affaire a été théâtralisée par la suite, les forces de l’ordre sont allées les chercher chez eux devant femme et enfants, comme des malfrats. » Une indignation exacerbée en août dernier par la , du licenciement d’un responsable de la CGT contre l’avis de l’Inspection générale du travail.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une vision que ne partage pas Fanny Colin, l’avocate d’Hervé. D, responsable « sécurité et incendie » pour un prestataire de la compagnie, affecté en permanence au siège d’Air France. Ce jour-là, son client est violemment plaqué au mur par l’un des manifestants : « Quand la CGT dit "C’est une simple affaire de chemise", elle est dans son rôle. Mais c’est avant tout une affaire de violence. Et lorsque les syndicats évoquent la violence sociale pour justifier l’attaque de cadres, il ne faut pas oublier qu’ils s’en sont pris physiquement à des salariés comme Hervé. D, à des vigiles. »

Une séquence tronquée selon la défense

De son côté, Me Lilia Mhissen, chargée de défendre trois salariés poursuivis pour violences, et neuf autres pour dégradations a déploré lundi à l’AFP « des extraits de vidéos qui durent une fraction de seconde ». Selon elle, au moins deux des prévenus auraient « clairement agi pour protéger MM. Broseta et Plissonnier ».

L’avocate a également fait citer la compagnie pour immixtion dans un conflit social et entrave à l’exercice du droit syndical. Alors que ces faits doivent être examinés le 9 décembre, Me Mhissen devrait plaider mardi la jonction entre les deux affaires. Si le tribunal fait droit à sa demande, le procès sera renvoyé au 9 décembre.

Sujets liés