Plusieurs centaines de militants antifascistes – dont certains encagoulés et souvent vêtus de noir – étaient rassemblés, dimanche 23 avril, sur la place de la Bastille à Paris, dans un face-à-face tendu avec la police, au soir du premier tour de l’élection présidentielle qui a vu Marine Le Pen et Emmanuel Macron se qualifier pour le second tour.
Après avoir essuyé des jets de bouteilles et de pétards, les forces de l’ordre ont chargé les manifestants qui avaient pris position autour de la colonne de juillet et sur les marches de l’Opéra Bastille, a constaté un journaliste de l’Agence-France-Presse (AFP).
Une source policière a précisé que des groupes de manifestants avaient commencé à démonter des panneaux qui entourent la colonne au milieu de la place. Trois personnes ont alors été interpellées, selon la préfecture de police.
Barricades « contre Marine et contre Macron »
A l’appel de mouvements antifascistes, qui entendaient organiser une « nuit des barricades », les manifestants s’étaient réunis dès avant la publication des premières estimations du premier tour de la présidentielle.
Les forces de l’ordre, pour leur part, avaient été déployées en nombre, stoppant préventivement la circulation vers cette place emblématique de l’Est parisien.
Un organisateur du rassemblement avait appelé tout le monde à venir manifester « contre Marine et contre Macron ». « Quel que soit le résultat, nous ne le reconnaîtrons pas ! », devait lancé un des militants présents sous les acclamations de ceux qui l’entouraient.
« Paris, Paris, antifas ! », criaient certains. « On est venus protester contre la mascarade que représente cette élection », déclarait à l’AFP un militant sous couvert d’anonymat. « Tous les principaux candidats, Macron, Fillon, Le Pen, ne sont là que pour perpétuer le règne de l’oligarchie qui confisque le pouvoir et vole les richesses au peuple. Ils n’ont aucune légitimité, il y a donc une crise de représentativité grave en France », ajoutait-il. Interrogé sur ce que les manifestants comptaient faire, il répondait : « On ne sait pas encore, on va improviser. »
Déprédations
Selon Abel Mestre, notre journaliste présent sur place, une « manifestation sauvage » s’engageait alors vers 21 heures autour de la place de la Republique alors que les militants antifascistes étaient contenus par les forces de l’ordre sur la place de la Bastille. Le cortège est parvenu à progresser vers le nord avant d’être finalement violemment dispersé aux alentours de 22 heures, rue Louis-Blanc dans le 10e arrondissement.
De nombreuses déprédations ont par ailleurs été constatées aux alentours des stations de métro Belleville, Colonel Fabien et Stalingrad, notamment sur du mobilier urbain qui a pu être détruit ou tagué. Par ailleurs, des vitrines d’agences bancaires ont été brisées.
Vers 22 h 30, quelques irréductibles étaient finalement dispersés rue Lafayette (10e arrondissement) après une ultime charge des forces de l’ordre.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu