Présidentielle : le point commun inattendu de Benoît Hamon et Bill Gates

Le fondateur de Microsoft et le vainqueur de la primaire de la gauche partagent une vision similaire de l'avenir du monde du travail.

Par 6Medias

"Il faut une fiscalité qui se fonde non pas sur le nombre de travailleurs qu'il y a dans notre entreprise, mais sur la richesse créée par l'entreprise", avance Benoît Hamon. © NurPhoto

Temps de lecture : 3 min

Les soutiens internationaux se multiplient dans le camp Hamon. Après Thomas Piketty, l'économiste français qui a fasciné les États-Unis jusqu'à s'attirer les faveurs de Barack Obama, c'est un autre nom célèbre de la scène économique mondiale qui semble plébisciter le programme du candidat sorti vainqueur de la primaire de la gauche. En tout cas sur un point.

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Dans une interview accordée à Quartz, un site américain spécialisé en économie, Bill Gates détaille pourquoi la taxation des machines au sein des entreprises est, selon lui, essentielle. Une théorie économique soutenue par Benoît Hamon qui occupe une place de choix dans son programme de candidat à l'élection présidentielle.

Des robots qui remplacent les salariés

Le fondateur de Microsoft explique pourquoi il sera nécessaire de mettre en place une taxe sur la richesse créée par les robots dans l'entreprise dans un avenir proche. Il met en exergue le fait que les machines se développent dans les différents secteurs économiques et viennent dans certains cas remplacer le travail des salariés. Le propos du fondateur de Microsoft est clair : ces machines devraient être taxées au même taux que les humains.

« Nous franchissons le seuil de la destruction d'emplois dans certaines activités. Il y a beaucoup de secteurs laborieux significatifs pour lesquels, d'ici 20 ans, il faut réfléchir à la manière dont ils seront impactés », explique-t-il. Le milliardaire prend notamment l'exemple du travail en entrepôt ou encore des chauffeurs particuliers que l'on peut réserver à travers une application et projette que, d'ici 20 ans, des robots les auront remplacés.

Améliorer les conditions de travail

D'après Bill Gates, cette robotisation du travail contribuera à améliorer les conditions de travail des salariés, car ces machines effectueront les tâches dites « pénibles » qui incombent aujourd'hui aux humains, notamment dans les usines. En filigrane, Bill Gates avance que les modèles d'organisation scientifique du travail notamment développés par Taylor et Ford aux XIXe et XXe siècles sont dépassés et qu'il est temps que les robots prennent le relais. Mais pas à n'importe quelle condition.

Il souhaite que les robots soient imposés au même taux que les humains pour permettre un développement du travail moins pénible, et favoriser les emplois dans le secteur des services – en lien avec les personnes âgées ou les enfants, prend-il notamment comme exemple. « Il faut saisir cette opportunité de continuer à produire les biens et les services que nous avons actuellement et libérer une force de travail », avance-t-il. Et Bill Gates explique qu'il « est important d'avoir des dirigeants politiques pour accompagner ce phénomène ».

Fiscalité sur la richesse créée

Taxer les robots, c'est un projet que défend Benoît Hamon depuis plusieurs mois et qui est au centre de sa stratégie économique. Il a d'ailleurs salué l'initiative de Bill Gates en publiant un message sur son compte Twitter.


Le vainqueur de la primaire de la gauche compte notamment sur cette mesure pour financer le revenu universel d'existence, autre point phare de son programme présidentiel. « Si demain une machine remplace un homme et crée de la richesse, il est normal qu'elle cotise » pour la protection sociale, justifiait-il sur le plateau de L'Émission politique de France 2 en décembre dernier. « Il faut une fiscalité qui se fonde non pas sur le nombre de travailleurs qu'il y a dans notre entreprise, mais sur la richesse créée par l'entreprise », avance Benoît Hamon.

En attendant de voir Bill Gates débattre avec le candidat socialiste sur l'avenir du monde du travail, ce point d'accord pourrait représenter un bon moyen pour Benoît Hamon d'asseoir la crédibilité de ses propositions économiques face à ses détracteurs qui qualifient son programme d'utopiste et irréaliste.

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Commentaires (36)

  • nanou30

    Un futur mégalo de plus ! Macron pense qu'il est Dieu, Hamon est fier que B. Gates "partage" ses propositions ! Un point commun entre les deux, ils ont été au service de "MoiJe" ! C'est contagieux !

  • pipolinum

    Soit tout de même validé... Comme un producteur de richesses constantes... D'ailleurs... , de façon inversement proportionnelle, au truc universel fantasmé de B. Hamon... !, "Il ne faut pas jouer au riche... , quand l'on n'a pas encore... Les sous des autres... ! (proverbe marxiste)...

  • pipolinum

    Inconvénient majeur tout de même... Plus elles prélèvent l'argent des autres, plus la France exponentiellement s'appauvrit...