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La fermeture des voies sur berge à Paris a entraîné une augmentation des nuisances sonores

Selon une étude de l’organisme francilien Bruitparif, l’augmentation du bruit sur la partie haute des quais doit conduire la municipalité à prendre des mesures.

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Publié le 28 mars 2017 à 19h46, modifié le 28 mars 2017 à 19h46

Temps de Lecture 4 min.

Scénario imaginé par la mairie de Paris sur la voie sur berge rive droite, fermée à la circulation.

La fermeture des voies sur berge à Paris, depuis septembre, a entraîné une « augmentation significative du bruit sur le secteur des quais hauts », indique Bruitparif, l’observatoire du bruit en Ile-de-France, dans ses conclusions rendues publiques, lundi 27 mars.

Les reports de trafic engendrés par l’interdiction de la circulation sur les 3,3 kilomètres de la voie Georges Pompidou, du tunnel des Tuileries au tunnel Henri IV sur la rive droite, se sont accompagnés d’une hausse des nuisances sonores pour les riverains allant de + 1,5 à + 4 dB (A). L’augmentation du bruit de fond est aggravée par une « recrudescence des pics de bruits intempestifs (sirènes de véhicules d’urgence, klaxons, deux-roues motorisés excessivement bruyants) ».

Ce tableau sonore est un élément important du bilan qui doit être tiré par les autorités de la fermeture des voies sur berge, décidée par la maire de Paris (PS), Anne Hidalgo, et vivement critiquée par la présidente (LR) de région, Valérie Pécresse. Au même titre que l’étude de l’évolution de la pollution de l’air, dont un bilan partiel doit être rendu public au début du mois d’avril par Airparif, ainsi que l’évolution du trafic et des temps de parcours sur les principaux axes de la capitale.

Reports de trafic et augmentation de la congestion

Selon Bruiparif, d’autres axes dans Paris intra-muros ont également subi une augmentation de bruit, en lien avec de « possibles reports de trafic et/ou l’augmentation de la congestion associés à la fermeture de la voie Georges Pompidou », notamment le boulevard Saint-Germain, le boulevard Bourdon, la rue Lafayette, le boulevard des Capucines, la rue Saint-Antoine et la rue de la Convention, ou encore le boulevard du Montparnasse. Néanmoins, les hausses de niveau sonore y sont moins importantes que sur les quais hauts.

Si le bilan semble négatif, l’étude de Bruiparif montre néanmoins une amélioration de l’environnement sonore sur les berges rive droite rendues aux piétons, entre les Tuileries et le boulevard Henri IV, la diminution de bruit y atteignant de 8 à 10 dB (A), soit une perception de bruit divisée par deux. « Une diminution est également constatée au niveau des premiers bâtiments situés en face [de la zone piétonnisée] sur l’île Saint-Louis et l’île de la Cité », indique l’organisme régional.

Le dispositif de contrôle de Bruitparif est déployé sur 90 sites, dont 53 à Paris et 37 en périphérie. Pour cette étude des conséquences de la fermeture des voies sur berge, des stations complémentaires de mesure ont été installées sur les axes concernés par cette disposition. Une nouvelle campagne d’analyse est prévue au printemps, qui devrait permettre d’analyser l’éventuel changement de comportement des Parisiens et des Franciliens.

Suivi de l’environnement sonore à la suite de la fermeture de la voie sur berge rive droite, de novembre à janvier.

Ces conclusions ont été transmises aux différents comités de suivi de l’expérience parisienne : celui de la préfecture auquel participe la municipalité, le comité de la métropole du Grand-Paris et celui de la région Ile-de-France. « Tout le monde a pris acte qu’il y avait un problème sur les quais hauts et que des solutions devaient être trouvées si l’expérimentation est validée et la fermeture confirmée », indique Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.

Mais les données obtenues et l’importance de la hausse des nuisances sonores vont entraîner la ville de Paris à devoir prendre des mesures de compensation et de réduction. En effet, une augmentation trop importante de la contribution sonore la nuit impose au maître d’ouvrage, la ville en l’occurrence, de modifier certaines infrastructures. « L’objectif maximum à atteindre est de 60 dB (A) la nuit [22 heures-6 heures] et 65 en journée en façade des logements et là, les études indiquent des valeurs supérieures de 10 dB (A), alors qu’il y a obligation d’intervention à partir d’un dépassement de 2 dB (A) », précise Fanny Mietlicki.

Vitesse, revêtement de la chaussée et isolation des logements

Les actions envisagées pourraient concerner l’abaissement de la vitesse de circulation sur les quais hauts, la nuit, de 50 km/h à 30 km/h, une décision qui doit être prise par la préfecture. Un changement de revêtement de la chaussée pourrait permettre une baisse du niveau acoustique, surtout quand le bruit de roulement, lié à la vitesse, est majoritaire, c’est-à-dire la nuit, les quais hauts étant la plupart du temps saturés en journée.

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Autant de mesures qui permettraient de gagner 4 à 5 dB (A), soit la moitié de l’objectif à atteindre, d’après les mesures de Bruitparif. La ville pourrait enfin travailler sur une aide à une meilleure isolation sonore des logements qui se trouvent en façade sur les quais hauts. D’après une estimation, il y aurait mille fenêtres concernées par les 3,3 km de voie sur berge fermée.

Pour la mairie de Paris, ces résultats ne constituent pas une surprise. « On se doutait qu’il y aurait plus de bruit sur les quais hauts, moins sur les berges elles-mêmes, mais ce qui nous intéresse, c’est de prendre en compte la question du bruit au niveau parisien, tout comme la question de la circulation doit être envisagée au niveau global, sur l’ensemble des axes qui traversent la ville », fait valoir Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris chargée des questions d’environnement.

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