Accusations de viols par des soldats en Centrafrique : l'enquête élargie

Le parquet de Paris a élargi l'enquête concernant d'éventuels viols de mineurs centrafricains par des soldats français, après de nouvelles accusations.

Source AFP

Accusations de viols par des soldats en Centrafrique : l'enquête élargie
Accusations de viols par des soldats en Centrafrique : l'enquête élargie © AFP

Temps de lecture : 3 min

La mission Sangaris dans la tourmente. L'enquête concernant des accusations de viols de mineurs centrafricains par ses soldats déployés en Centrafrique est étendue, a annoncé le parquet de Paris vendredi à la suite de nouvelles accusations récemment révélées par l'ONU, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Ces accusations de viols, qui auraient été commis en 2014, ont été portées par une soeur et un frère de sept et neuf ans contre des militaires de Sangaris, au camp de déplacés de M'Poko près de l'aéroport de Bangui, a précisé une source proche du dossier.

Le parquet de Paris a étendu pour « viols sur mineurs de (moins de) 15 ans par personnes abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions et complicité de ces viols » cette enquête. Une extension consécutive aux nouvelles déclarations de deux enfants recueillies et révélées fin janvier par l'ONU. Elles font état de fellations sur des militaires non identifiés, selon une source proche du dossier. Des viols qui auraient été commis en échange d'eau et de biscuits, selon le récit de l'ONU.

Parole contre parole

Ces faits se seraient produits en 2014, et auraient également pour théâtre le camp de M'Poko, près de l'aéroport de Bangui. Selon les propos des deux enfants, d'autres enfants auraient été abusés de la même manière lors d'incidents répétés impliquant plusieurs soldats français. À la suite de ces témoignages, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait saisi la justice, dans un contexte de lourds soupçons sur les militaires intervenus en Centrafrique, objets de plusieurs scandales.

Dans le premier volet de l'enquête, cinq soldats français de Sangaris ont été entendus en décembre, sans être mis en examen. Ils ont indiqué avoir donné des rations alimentaires à des enfants, mais ont réfuté avoir demandé quoi que ce soit en retour et nié tout abus sexuel, selon une source proche du dossier. Les investigations n'ont pour l'instant pas permis de trancher cette parole contre parole. Les déclarations des enfants ont varié et le nombre de plaignants a augmenté, a par ailleurs indiqué cette source.

Des soupçons sur un autre pays

Les accusations de la soeur et du frère comptent parmi plusieurs affaires révélées par l'ONU qui se seraient produites en 2014, mais n'ont été découvertes que ces dernières semaines. Une équipe de l'ONU en Centrafrique a interviewé plusieurs enfants et adolescentes ayant déclaré avoir été abusés sexuellement ou exploités par des soldats participant à une mission européenne (Eufor-RCA) ou à la mission française Sangaris. Selon quatre de ces jeunes filles âgées de 14 à 16 ans au moment des faits présumés, leurs agresseurs appartenaient à des contingents opérant au sein de la force de l'Union européenne (Eufor-RCA). Trois d'entre elles ont mis en cause des soldats du contingent géorgien de l'Eufor. Des soupçons pèsent également sur « un autre pays » opérant au sein de l'Eufor, mais l'ONU n'a pas souhaité en dire plus dans l'attente de « davantage de corroborations ».

Environ 150 soldats géorgiens participaient à l'Eufor-RCA, forte au total de quelque 700 hommes et présente de février 2014 à mars 2015 à Bangui où elle avait pour mission de rétablir la sécurité. Les violences sexuelles sont très répandues en Centrafrique et les forces armées « ont joué un rôle très important dans ce contexte de problèmes massifs », a relevé un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Début janvier déjà, l'ONU avait annoncé qu'elle avait ouvert une enquête sur des accusations d'abus sexuels contre des soldats de cinq pays participant à la mission des Nations unies en RCA (Minusca). Le 4 février, la Minusca a annoncé qu'elle avait identifié sept nouveaux cas présumés d'abus sexuels de la part de Casques bleus, dont cinq au moins concernent des jeunes filles mineures. Enfin, une autre enquête est en cours en France après les accusations d'une jeune Centrafricaine affirmant avoir été violée à l'été 2014 par un militaire de Sangaris.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaire (1)

  • Benes

    Ça me rappelle ce qui se passait dans les pays de l'est, ou après la chute du mur, les jeunes se jetaient sous les quelques voitures occidentales pour essayer d'obtenir des indemnités. Là, c'est pire les accusations arrivent très en retard et sans témoignage probant. Ils ont peut-être trouver le filon pour se faire de l'argent.