Quand le président Trump lève des fonds pour le candidat Trump au Trump Hotel

Le président américain a participé mercredi soir à un dîner de levée de fonds en faveur de sa campagne et du parti républicain en vue d'un second mandat.

Source AFP

Donald Trump pense déjà à son second mandat. 
Donald Trump pense déjà à son second mandat.  © SAUL LOEB / AFP

Temps de lecture : 3 min

Et si c'était (encore) lui le prochain président ? La prochaine élection présidentielle américaine n'aura pas lieu avant 1 200 jours, mais Donald Trump s'occupe déjà de son financement. Il a choisi, pour ce faire, le Trump International Hotel, situé à deux pas de la Maison-Blanche. Le 45e président des États-Unis a participé mercredi soir à Washington à un dîner de levée de fonds en faveur de sa campagne et du parti républicain. La Maison-Blanche ne fait aucun mystère de ses ambitions pour un second mandat, en 2020 : « Bien sûr qu'il sera candidat à sa réélection », a commenté sa porte-parole Sarah Huckabee Sanders, interrogée sur ce thème. « Pour l'heure, il est concentré sur son programme, sur les élections [parlementaires] de mi-mandat et sur les levées de fonds pour son parti, rien d'anormal à mon sens pour un président », a-t-elle pris soin d'ajouter. À plusieurs reprises, le républicain a lui-même évoqué ses projets pour les « huit années » à venir. Le billet d'entrée pour le dîner était de 35 000 dollars par personne (avec possibilité de financement à hauteur de 100 000 dollars pour un statut de donateur privilégié). Si elle est régulièrement critiquée, la participation du président à des levées de fonds - pour son parti ou sa campagne - fait partie, depuis des décennies, du paysage politique américain, chez les démocrates comme les républicains. Mais le mélange des genres entre la carrière politique de Donald Trump et son empire immobilier soulève une nouvelle fois d'innombrables questions : les riches donateurs qui viendront l'écouter contribueront aussi, de fait, au développement de son empire immobilier.

« Sans précédent »

Près de 200 élus démocrates du Congrès viennent de l'assigner en justice, lui reprochant de profiter de sa fonction présidentielle pour amasser des gains financiers venus de l'étranger via son empire immobilier. Une plainte similaire, déposée par l'État du Maryland (Est) et la capitale Washington, soulignait par ailleurs que le Trump International Hotel faisait une concurrence déloyale aux hôtels voisins. Pour les auteurs de ces assignations, le président Trump est coupable de conflits d'intérêts permanents, en n'ayant pas pris suffisamment de distance avec son groupe économique. Si le milliardaire a confié à ses fils le contrôle au jour le jour de ses affaires, il a conservé toutes ses parts dans la Trump Organization. Les plaignants relèvent par exemple que des délégations étrangères ont préféré descendre à l'hôtel international Trump de Washington, que des gouvernements étrangers ont décidé d'acheter ou de louer des locaux immobiliers construits par le groupe Trump, ou encore que les autorités chinoises ont enregistré des dépôts de marques appartenant à M. Trump. Symbole fort s'il en est : l'hôtel de luxe, né de la rénovation de l'ancienne poste de Washington, est situé sur la célèbre Pennsylvania Avenue qui relie la Maison-Blanche au Capitole, siège du pouvoir législatif. Plusieurs ONG, parmi lesquelles l'organisation Public Citizen, avaient appelé à manifester devant l'établissement de luxe. Laura Friedenbach, 29 ans, qui travaille dans une ONG, faisait part de son exaspération : « Le fait que Donald Trump lance ses levées de fonds si rapidement après son arrivée au pouvoir, c'est sans précédent pour un président [...] Les Américains en ont ras le bol de l'argent en politique et de son influence, non seulement sur nos élections mais aussi sur la façon dont les gens gouvernent. » Autre polémique liée à la Trump Organization : le magazine américain Time vient de demander le retrait d'une fausse une de l'hebdomadaire, à la gloire de Donald Trump, affichée dans plusieurs clubs de golf appartenant au milliardaire.

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Commentaire (1)

  • backfire07

    C'est défendu? Il n'y a que les socialos qui ont le droit ?