Eurotunnel: 1.700 tentatives d'intrusion dans la nuit, un CRS blessé au visage

Temps de lecture : 3 min

Quelque 1.700 tentatives d'intrusion de migrants ont été décomptées sur le site du tunnel sous la Manche près de Calais dans la nuit de dimanche à lundi, au cours de laquelle un migrant a blessé un CRS au visage, a-t-on appris de source policière.

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Parmi ces 1.700 tentatives, 1.000 ont été "repoussées" par les forces de l'ordre aux abords du site tandis que 700 ont été "interceptées" à l'intérieur même du site, a précisé cette source.

Les jours précédents, les chiffres des tentatives additionnaient ces deux éléments sans distinction.

Les groupes de migrants étaient accompagnés de militants appartenant vraisemblablement au collectif No Border, selon un correspondant de l'AFP, et leurs voitures garées non loin étaient immatriculées en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Sur le site d'Eurotunnel à Coquelles, à l'ouest de Calais, la pose de grillages sur les quais "doit être achevée prochainement, sans doute mercredi", a fait savoir à l'AFP un porte-parole du groupe, précisant qu'une partie de l'installation a été prise en charge par la "Border Force" (police britannique des frontières, NDLR) et l'autre par Eurotunnel.

"Ces installations ont été commandées il y a une dizaine de jours et les travaux ont été faits an raison de l'actualité et de la pression migratoire", a-t-il ajouté.

De source proche du dossier, de nouvelles barrières commandées il y a une dizaine de jours, qui doivent elles être posées à l'extérieur du site, devraient être montées vers la fin du mois d'août.

Un CRS a par ailleurs été blessé "au visage et à la tête" par un jet de ballast (pierres de support des rails), selon la source policière. Il a reçu des points de suture à l'hôpital et l'auteur du jet, un migrant soudanais, a été interpellé.

- Baisse des intrusions -

Le tunnel fait l'objet depuis des semaines de tentatives massives d'intrusion de migrants prêts à tout pour gagner la Grande-Bretagne.

Dans les nuits de vendredi à dimanche, le nombre de tentatives avait baissé à 300 puis 400, après avoir atteint plus d'un millier en milieu de semaine. Mais elles ont parfois viré au drame : dans la nuit de mardi à mercredi, un clandestin soudanais a trouvé la mort, portant à dix le nombre de décès sur le site depuis début juin.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé mercredi l'arrivée sur place de 120 policiers supplémentaires, en appui du contingent de 300 déjà déployés.

Ces renforts resteront sur place le temps nécessaire, selon une source proche du dossier.

Le ministre et son homologue britannique Theresa May ont affiché leur volonté de "mettre fin ensemble" au problème des migrants à Calais, dans une tribune commune publiée par le Journal du dimanche.

Dans un entretien à paraître mardi dans La Croix, Bernard Cazeneuve indique avoir demandé à la Grande-Bretagne "une mobilisation supplémentaire de ses services".

Il a par ailleurs brocardé la réaction du candidat aux prochaines élections régionales et ancien ministre Xavier Bertrand (Les Républicains), qui a suggéré de "laisser partir" les clandestins en Grande-Bretagne, tandis que l'exaspération commence à monter dans la région de Calais.

Enfin, M. Cazeneuve a posé la question d'une éventuelle révision des accords du Touquet, signés en 2003 par Nicolas Sarkozy, qui stipulent que "la frontière" avec la Grande-Bretagne est "à Calais" en France.

"Cette idée avait sa cohérence mais l'accord était un peu léonin, car il mettait beaucoup sur les épaules de la France et très peu sur celles des Britanniques", estime-t-il.

03/08/2015 20:03:24 - Calais (AFP) - © 2015 AFP