« Arrêtons les morts du tunnel, les gens avant les bénéfices dans le tunnel ». Telles étaient les inscriptions, scandées tels des slogans, qu’on pouvait lire sur les pancartes de la vingtaine de manifestants venus défendre un traitement humain des migrants, devant l’entrée de service du terminal Eurotunnel à Folkestone, dans le sud-est de l’Angleterre, samedi 1er août.
« Nous sommes ici pour dire clairement aux migrants que beaucoup de gens ici sont prêts à les accueillir et que nous n’approuvons pas la façon dont ils sont traités », a dit à l’AFP Bridget Chapman, l’organisatrice du rassemblement qui a débuté à 12 heures (heure française) et s’est achevé dans le calme à 14 heures.
Une trentaine de membres issus du parti d’extrême droite la Ligue de défense anglaise (English Defense League, EDL) et du parti politique Britain First, créé en 2011 par d’anciens membres de l’EDL, sont venus pour dénoncer cette manifestation de soutien.
« Envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine »
Au son de l’hymne britannique, ces derniers arboraient de larges drapeaux britanniques et des drapeaux de l’Angleterre avec une croix rouge sur fond blanc et criaient « l’Angleterre d’abord, récupérons notre pays », « A qui sont les rues, à nous ! » ou encore « Traîtres de gauchistes ». Le chef du parti Britain First, Paul Goding, a déclaré :
« Nous sommes ici pour nous opposer à ces manifestants gauchistes. Le peuple britannique ne veut pas de l’immigration. Nous sommes une petite île surpeuplée. Nous n’avons déjà pas assez de place pour nos concitoyens sans compter une immigration de masse dans ce pays. »
Interrogé sur ce qui pouvait être fait pour régler la situation des migrants qui se rassemblent par centaines chaque soir à Calais pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni, il a répondu : « Nous pouvons envoyer l’armée pour stopper cette marée humaine. »
Intrusions en baisse la nuit dernière
Dans la nuit de vendredi à samedi, quelque 300 tentatives d’intrusion de migrants ont été constatées par la police sur le site d’Eurotunnel près de Calais – une zone de 650 hectares –, un chiffre en forte baisse par rapport aux nuits précédentes : depuis près de deux mois, 1 500 à 2 000 tentatives d’intrusion sont constatées quotidiennement.
Pour aider la France à faire face à la situation, Londres s’est dit prêt, vendredi, à envoyer des moyens supplémentaires. « Nous sommes prêts à aider davantage et à travailler main dans la main avec nos homologues français pour faire baisser la tension des deux côtés de la frontière », a déclaré le premier ministre britannique, David Cameron, en annonçant l’envoi de nouvelles clôtures et de chiens renifleurs supplémentaires.
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