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Onze gendarmes blessés en marge d'une manifestation anti-FN à Nantes

VIDÉO - Au moins 2200 personnes se sont rassemblées samedi pour protester contre la venue dimanche de Marine Le Pen. La manifestation a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Huit personnes ont été interpellées et quatre ont été placées en garde à vue.

Entre 2200 et 3000 personnes ont défilé ce samedi à Nantes pour protester contre la venue de la candidate du Front national, Marine Le Pen. Elle doit tenir un meeting ce dimanche. La manifestation a dégénéré en quelques minutes donnant lieu à des heurts. Des personnes qui se sont greffées au cortège ont lancé des projectiles en direction des forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP. Selon le ministère de l'Intérieur, «11 policiers et gendarmes ont été blessés et contusionnés». Parmi eux, un gendarme a été brûlé au deuxième degré aux jambes. Il a été hospitalisé, a précisé la gendarmerie

» Lire aussi: En images: Incidents à Nantes lors d'un défilé contre Le Pen

Selon la police, des cocktails Molotov ont également été lancés vers les forces de l'ordre. Des devantures de magasins ont été saccagées par divers projectiles et de la peinture, d'après la journaliste de l'AFP. Des banques et arrêts de bus avaient été protégés par des panneaux de bois. Huit personnes ont été interpellées dont quatre ont été placées en garde à vue, d'après le ministère. Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a «condamné avec la plus grande fermeté les violences commises», dans un communiqué.

JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

La manifestation, qui s'annonçait tendue, était fortement encadrée par les forces de l'ordre. Six compagnies de CRS et de gendarmes mobiles - soit plus de 500 hommes - avaient été déployées, ainsi que quelque 200 policiers urbains. Réunis à l'appel du «collectif nantais de refus des extrêmes droites», de la CGT, de la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame des Landes, sous le slogan «Nantes debout soulève toi», les protestataires se sont dirigés vers une esplanade au pied du château des ducs de Bretagne.

800 manifestants d'extrême gauche

«Les valeurs de notre syndicalisme de conquête sociale et celles de l'extrême droite sont absolument incompatibles», a déclaré Anthony Lemaire de la CGT 44, lors d'une prise de parole, un temps perturbé par des échauffourées. «Le FN défend les intérêts des possédants et du grand patronat même s'il s'efforce d'apparaître comme une solution pour ceux qui sont en difficulté», a-t-il ajouté. «Nous sommes là pour dire à Marine Le Pen qu'elle n'est pas bienvenue du tout dans l'Ouest et Nantes en particulier. On est une terre de solidarité et de progrès social, d'histoire ouvrière, et on ne veut pas se faire voler par des gens qui mentent aux salariés», a-t-il ajouté.

JEAN-SEBASTIEN EVRARD/AFP

Parmi les manifestants, quelques centaines, dont certains étaient encagoulés, appartenaient à des mouvements de l'extrême gauche, selon des sources policières.

La ville s'était préparée dès samedi matin à d'éventuels débordements. Les commerçants, comme lors des manifestations anti-loi travail, avaient barricadé leurs boutiques, et les arrêts de bus avaient également été protégés.

Dimanche Marine Le Pen doit tenir un meeting au Zénith de Nantes. Sur Twitter, le vice-président du FN, Florian Philippot, a condamné les violences: «comme d'habitude la racaille fasciste d'extrême-gauche saccage et brûle». Avant de prévenir: «On arrive bientôt pour remettre la France en ordre!»

Un nouvel appel a été lancé par l'Union démocratique bretonne et les Zadistes pour protester contre la venue de la candidate FN à la présidentielle. Une opération escargot est prévue dimanche midi pour bloquer les routes d'accès au Zénith où se tiendra à 15 heures le meeting de Marine le Pen.

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